INFARCTUS : Une douleur qui doit alerter
Située le plus souvent au niveau de la poitrine, en arrière du sternum, elle donne l’impression de serrer, écraser ou de brûler la poitrine comme dans un étau. Cette sensation, très intense, survient au repos ou à l’effort, le jour ou la nuit. La douleur peut irradier vers les mâchoires, les bras (surtout gauche) ou le creux de l’estomac…2,8 millions de Français en affection de longue durée souffrent de maladies cardiovasculaires et, chaque année, 100.000 personnes sont atteintes d’infarctus du myocarde. Parce que la mortalité la mortalité au cours de la première année suivant un infarctus touche encore près de 13% des patients pris en charge, les acteurs de santé ont décidé de se mobiliser en lançant une vaste campagne d'information pour sensibiliser les Français aux symptômes d’alerte. Car «1 minute gagnée, c'est 10 % de chances de survie en plus »*.
Rappelons juste que l'infarctus est une maladie coronarienne et se produit lorsque l'approvisionnement en sang du muscle cardiaque (appelé myocarde) est interrompu ou bloqué. La cause la plus courante est l'obstruction des artères coronaires par une accumulation de matières grasses, le « mauvais » cholestérol. Elles forment des plaques qui rétrécissent les artères (il s'agit d'artériosclérose) et peuvent par la suite se durcir, bloquer l'artère coronaire, provoquer la formation soudaine d'un caillot, interrompre brusquement l'apport de sang au cœur ce qui peut entraîner un infarctus du myocarde couramment appelé « crise cardiaque ».
Une mortalité en forte baisse : Si, dans les années 60, le taux de mortalité post infarctus s'élevait à près de 30%, aujourd'hui, chez les patients survivant à la phase hospitalière, la mortalité pendant la première année est de l'ordre de 10 %, puis ensuite d'environ 5 % par an.
L'importance d'une prise en charge globale du patient après la phase aiguë est donc primordiale et comprend à la fois des évaluations régulières, une prise en charge thérapeutique et hygiéno-diététique. Le traitement de la maladie coronarienne doit à la fois soulager le patient, prolonger sa vie, et éviter l'aggravation ou la récidive de la maladie coronarienne, voire la survenue d'autres maladies cardio-vasculaires telles que l'accident vasculaire cérébral, l'artériopathie oblitérante des membres inférieurs, ou encore l'insuffisance cardiaque. En 2007, la Haute Autorité de Santé a souhaité pouvoir encore optimiser les pratiques professionnelles de prise en charge de l'infarctus tout au long du parcours de soins avec un nouveau programme.
Mieux prévenir : Pour les professionnels de santé, il s'agit aussi de pouvoir intervenir avant l'accident, et pour cela d'informer des personnes a priori saines, inconscientes de leur risque et de la maladie et d'être particulièrement attentifs aux patients à haut risque vasculaire, porteurs d'au moins un facteur de risque (hérédité cardiovasculaire précoce, tabagisme, dyslipidémie, diabète et/ou hypertension artérielle). D'où l'importance du contrôle des facteurs de risque par des mesures hygiéno-diététiques et médicamenteuses en cardiologie ambulatoire pour réduire la survenue d' évènements cardiovasculaires sévères.
Mais moins d'un Français sur deux sait identifier les alertes comme la douleur dans la poitrine par exemple, même s'il sait que chaque minute compte, que moins d'un sur trois aura le réflexe d'appeler le Samu. Les Français minimisent aussi le risque global en sous-estimant massivement le nombre de décès dus à un arrêt cardiaque. 1 français sur 4 estime que ces décès sont deux fois moins nombreux qu'en réalité (entre 20.000 et 30.000 décès par an). Pour les cardiologues, il s'agit donc, avec cette nouvelle campagne, de sensibiliser aussi les patients en les interpelant "Et vous, où en êtes-vous côté cœur ?"