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INFECTIONS nosocomiales : A. baumanii, une «nouvelle» bactérie, s'attaque aux patients fragilisés

Actualité publiée il y a 13 années 7 mois 1 semaine
Hôpital

14 patients hospitalisés seraient concernés en Paca et menacés de septicémie par cette « nouvelle » bactérie, nouvelle parce que rare en France mais déjà documentée dans la littérature médicale et scientifique. Selon le journal La Provence, l'acinétobacter baumanii aurait été identifiée chez des patients de plusieurs hôpitaux provençaux, notamment ceux de l'Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille (APHM). Zoom sur cette bactérie dont la particularité est sa très grande capacité à acquérir des résistances aux antibiotiques.

A. baumannii, une bactérie pathogène responsable d'infections nosocomiales : Cette bactérie déjà isolée du sol et de l'eau est exclusivement responsable d'infections nosocomiales dans les pays industrialisés de l'hémisphère nord. Sa présence dans ce type d'infection s'explique par sa très grande capacité à acquérir des résistances aux antibiotiques. La situation est différente dans les pays tropicaux, où A. baumannii est, alors, un agent d'infections communautaires (contractées en dehors de l'hôpital). Les infections nosocomiales dues à A. baumannii ont été associés à un taux de mortalité supérieur à 75%. Ainsi, une infection à A. baumannii liée à une exposition au sang, résistante aux médicaments avait été signalée en Irak, faisant plus de 240 victimes.


4 décès liés à la bactérie auraient été constatés. L'APHM a informé l'Agence régionale de la santé qui a avisé tous les établissements sanitaires de Provence-Alpes-Côte d'Azur dès le 18 février et fait remonter l'information au Ministère de la Santé et à l'Institut national de veille sanitaire.

Le dernier point sur la bactérie, effectué par l'Institut de veille sanitaire (InVS) rappelle que la bactérie est responsable d'épidémies d'infections nosocomiales le plus souvent dans des services accueillant des patients fragilisés (réanimation par exemple) et qu'elle peut persister longtemps dans l'environnement hospitalier. Chez les patients fragilisés, elle est à l'origine d'infections variées parfois sévères (infections pulmonaires, septicémies, infections de plaies ou de brûlures, ...). La létalité des infections nosocomiales à Acinetobacter baumannii varie entre 17 et 46% pour les septicémies et peut atteindre 70% pour les pneumopathies.

Résistante aux antibiotiques : La souche d'Acinetobacter baumannii qui a diffusé dans ces établissements de santé a été identifiée pour la première fois dans le Nord de la France en juillet 2001. Cette souche produit une enzyme qui ne la laisse sensible qu'à deux antibiotiques : l'imipénème et la colistine.

Des chercheurs de Yale ont séquencé le génome de la bactérie, en 2007*. L'analyse des séquences d'ADN de la bactérie a alors révélé la présence de séquences qui proviennent d'autres micro-organismes, qui se sont intégrées et qui finissent par représenter une part importante de la structure de la bactérie. Ces pièces rapportées du génome ont été prouvées comme des gènes impliqués dans la virulence de la bactérie et une explication de sa capacité à acquérir des résistances aux antibiotiques.