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INFECTIONS URINAIRES liées au sondage vésical: Bientôt un vaccin?

Actualité publiée il y a 10 années 1 semaine 1 jour
Science Translational Medicine

Ce vaccin expérimental pourrait permettre de réduire considérablement l’incidence des infections urinaires, un type d’infections parmi les plus fréquents à l’hôpital comme en soins à domicile. Plus largement ces travaux, présentés dans la revue Science Translational Medicine, décryptent le processus de développement de l’infection et identifient une protéine cible, responsable de la formation du biofilm.

Les infections urinaires sont les infections nosocomiales les plus fréquentes représentant 30 à 36% des infections nosocomiales, hors colonisations asymptomatiques. Elles interviennent dans de nombreuses spécialités, en chirurgie ou en rééducation de l'adulte ou de la personne âgée. L'infection urinaire associée au sondage vésical à demeure est la plus fréquente des infections associées aux soins (IAS) en établissement de santé. Son risque est lié à la méthode et à la durée du sondage, au type de sonde et au terrain patient. Ce même risque est encore accru dans les soins à domicile (SAD). Ainsi, les auteurs précisent que presque chaque patient ayant une sonde vésicale à demeure durant plus de 30 jours va souffrir d'une infection des voies urinaires, avec des symptômes de type miction douloureuse et lésions de la vessie, pouvant aller jusqu'à la septicémie.


Ce vaccin expérimental, développé par des chercheurs de la Washington University (St Louis) pourrait donc répondre à un vrai besoin et contribuer aussi à réduire l'émergence des bactéries résistantes aux antibiotiques, précise l'auteur principal, le Dr Ana Lidia Flores-Mireles, chercheur à l'École de médecine. Son équipe a développé un vaccin qui bloque la protéine EBPA, (En blanc sur visuel ci-contre) et stoppe l'infection.

Quel processus ? L'insertion de la sonde dans la vessie entraine une réponse inflammatoire qui entraîne la formation d'une couche de fibrinogène, une protéine du plasma sanguin, autour du cathéter. Cette couche protège les bactéries des antibiotiques et permet le développement de l'infection : Précisément, les bactéries utilisent de longs « pili » pour s'ancrer sur le fibrinogène, commencent à former des biofilms, qui protègent les bactéries des antibiotiques et des cellules du système immunitaire, empêchent leur évacuation par l'écoulement de l'urine et préparent la muqueuse de la vessie au développement de l'infection.

Un vaccin expérimental efficace chez la souris : Les chercheurs montrent ici, sur la souris, par l'implantation chirurgicale d'un petit segment de cathéter dans la vessie par l'urètre, sa vulnérabilité accrue, de manière similaire, à l'infection.

Puis, en utilisant Enterococcus faecalis, une bactérie fréquemment associée aux infections des voies urinaires, les chercheurs identifient une protéine EBPA, présente à l'extrémité des pili, qui favorise la formation des biofilms. En empêchant les bactéries de produire EBPA, les chercheurs bloquent le développement de l'infection. Enfin, lorsqu'ils injectent à la souris un vaccin expérimental à base de cette protéine, les chercheurs montrent que le vaccin permet une réponse du système immunitaire capable de bloquer EBPA et donc le processus infectieux.

En identifiant cette protéine essentielle au développement de l'infection, les chercheurs marquent ainsi une étape importante dans le développement possible d'un vaccin ou d'un médicament permettant de prévenir l'infection urinaire liée au sondage vésical.

Source: Science Translational Medicine Sept. 17, 2014 DOI: 10.1126/scitranslmed.3009384 EbpA vaccine antibodies block binding of Enterococcus faecalis to fibrinogen to prevent catheter-associated baldder infection in mice (Visuel@ John Heuser)

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