INFERTILITÉ masculine: Trop de viande transformée peut mener à la stérilité
La consommation de volaille associée à une amélioration de la motilité des spermatozoïdes, un régime alimentaire riche en viande transformée associé à un moindre taux de succès de fécondation en cas de FIV ? Cette étude de la Harvard Medical School et du Massachusetts General Hospital suggère quelques habitudes alimentaires propices à la fertilité masculine. Ses conclusions, présentées dans la revue Fertility and Sterility, pourront intéresser les 15% de couples qui ont des difficultés à concevoir. Même si l’étude ne révèle ici qu’une association accompagnée de quelques justifications.
L'étude a suivi les régimes alimentaires de 141 hommes fréquentant une clinique de fertilité avec leurs partenaires. L'analyse constate que le sperme des hommes qui suivent un régime alimentaire riche en viande transformée est moins fertile que le sperme d'hommes qui consomment plus de volaille et moins de viande. On savait déjà qu'une consommation trop élevée de viande rouge est néfaste à la santé : ainsi, une augmentation d'une portion de viande rouge (100g) par jour augmente jusqu'à 20% le risque de décès. Sans compter l'augmentation de risque de cancer du côlon, pancréas ou de maladie cardiaque.
Cette étude de cohorte prospective a examiné l'effet de la consommation de viande et de viande transformée, sur le taux de succès des différentes techniques de procréation médicalement assistée, essentiellement FIV et ICSI (injection intracytoplasmique de spermatozoïde). Les chercheurs ont fait l'hypothèse de l'influence de l'alimentation sur la fertilité masculine, et ont souhaité préciser l'effet de la consommation de viande sur le bon développement des spermatozoïdes.
Les chercheurs ont recueilli les données alimentaires de 141 hommes dont les partenaires étaient en cours de traitement en cliniques de fertilité. Les chercheurs ont regardé le taux de fécondation, le taux d'implantation, le taux de grossesse, le nombre de cycles de fertilité (ou tentatives) ayant mené à la grossesse et le taux de naissance vivante. Les facteurs de confusion déjà connus pour affecter la fertilité ont également été pris en compte (l'âge, l'IMC, l'apport énergétique total, les autres composantes du régime alimentaire, la consommation d'alcool, de café…).
L'analyse montre que :
· la consommation de viande transformée est positivement associée à une baisse des taux de fertilisation,
· la consommation de volaille est positivement associée à une hausse des taux de fertilisation,
· la consommation totale de viande n'est pas associée à l'implantation, la grossesse ou au taux de naissances vivantes.
· Le taux de fécondation est inversement associé à la consommation de viande transformée chez les couples suivant une FIV classique,
· Le taux de fertilisation par quartile de niveaux croissants de consommation de viande transformée est respectivement de 82, 67, 70 et 54% dans les cycles de FIV classiques.
· Le taux de fécondation chez les hommes les plus fortement consommateurs de volaille est de 13% supérieur à celui des plus faibles consommateurs de volaille.
C'est une nouvelle preuve de la « relation » entre l'alimentation et les marqueurs de fertilité masculine. S'il s'agit en fait ici d'une association, on peut néanmoins penser que les niveaux d'acides gras saturés et certains produits chimiques dans la viande traitée pourraient bien impacter la fertilité. Quoiqu'il en soit, un régime alimentaire sain et varié contribue certainement, entre autres bénéfices, à la fertilité. D'autres facteurs, comme l'arrêt ou l'absence de tabagisme, une consommation modérée d'alcool, des douches ou bains « pas trop chauds », un poids de santé et la pratique de l'exercice physique, aussi.
Enfin, notons qu'il s'agit ici de viande transformée. Si la consommation de viande rouge doit rester raisonnable, elle permet des apports de sélénium, un oligo-élément essentiel qui joue un rôle primordial pour de nombreuses fonctions biologiques, tels que la réponse immunitaire, la production d'hormones de la thyroïde mais aussi la fertilité masculine.
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