INFERTILITÉ: Un ovule collant pour capturer le spermatozoïde
C’est une étape du processus naturel du rapprochement du spermatozoïde et de l’ovule qui vient d’être éclaircie. Ces chercheurs ont découvert exactement comment un ovule humain capture un spermatozoïde avant de commencer le processus de fécondation, selon cette étude publiée dans la revue Science. La recherche identifie la molécule de sucre qui rend l’enveloppe de l’ovule «collante» permettant au spermatozoïde et à l'ovule de se lier ensemble. Cela faisait 30 ans que les chercheurs recherchaient une explication.
Ces conclusions pourraient aider à résoudre certaines des infertilités humaines et fécondités limitées et contribuer à diagnostiquer ce problème dans les couples qui sont incapables d'avoir des enfants. Enfin, la molécule découverte est aussi une nouvelle cible pour le développement d'agents naturels de contraception. Les chercheurs avaient déjà proposé une hypothèse sur ce processus de “collage” en 1992 et cette nouvelle recherche confirme cette hypothèse.
L'équipe internationale, de l'Université du Missouri, de Hong Kong, de l'Académie des Sciences de Taiwan et de l'Imperial College de Londres a découvert que la molécule sialyl-lewis-x (SLEX) est très abondante sur la surface de l'ovule humain. Après avoir expérimenté une gamme de sucres synthétisés en laboratoire, ils ont réussi à démontrer que SLEX lie le sperme à l'ovule puis ils ont testé leurs résultats en utilisant les couches extérieures d'ovules humains non fécondés.
Car les scientifiques ont pu déchiffrer la composition de la couche de sucre qui entoure l'ovule humain par spectrométrie de masse, un travail extrêmement difficile, car les ovules humains sont minuscules - Environ la taille d'un point, précisent les auteurs-. Un spermatozoïde «reconnaît» un œuf quand les protéines sur la tête du spermatozoïde rencontrent et fusionnent avec une série de sucres spécifiques sur l'enveloppe extérieure de l'œuf. Une fois la fusion réalisée, les surfaces extérieures de l'ovule et du spermatozoïde se lient et le sperme délivre son ADN à l'intérieur afin de fertiliser l'ovule.
«Cette recherche passionnante fournit un premier aperçu sur la biologie du tout début de la vie humaine. Ces résultats comblent un vide énorme dans notre connaissance de la fertilité et nous espérons qu'ils finiront par aider un grand nombre de personnes qui actuellement ne peuvent pas concevoir", déclare le Pr Anne Dell de l'Imperial College de Londres, auteur principal de l'étude. L'Organisation mondiale de la Santé estime que l'infertilité affecte jusqu'à 15% des couples en âge de procréer dans le monde.
Les chercheurs sont maintenant désireux d'utiliser les résultats de cette étude pour étudier plus avant les protéines sur la tête du spermatozoïde qui lui permettent de reconnaître l'ovule.