Journée mondiale contre les MUTILATIONS SEXUELLES féminines : Les professionnels se mobilisent
A l’occasion de la Journée mondiale pour l’élimination des mutilations sexuelles féminines le 5 février 2011, l’association Gynécologie Sans Frontières (GSF) et le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) réaffirment leur solidarité avec les femmes victimes de mutilations du fait de la tradition et se mobilisent afin de les soulager et de prévenir la poursuite de ces pratiques chez leurs filles.
Le devoir de soutenir et empêcher : Le président de GSF, le Professeur Henri-Jean Philippe et le président du CNGOF, le Professeur Francis Puech déclarent : « Pendant trop longtemps, nous, professionnels de santé, avons considéré l'excision et l'infibulation comme des pratiques coutumières qu'il importait de respecter. Aujourd'hui, les professionnels de santé ont décidé de jouer leur rôle dans ce combat : dépister, accompagner, traiter et prévenir. Notre objectif est que ces femmes puissent trouver un soutien, une écoute auprès de nous, en France et qu'elles comprennent que nous pouvons les aider pour éviter la poursuite de cette pratique ».
Plus de 130 millions de femmes sont excisées dans le monde, et chaque année 2 à 3 millions de fillettes et de jeunes femmes subissent une mutilation génitale. En France, on estime entre 45 000 et 60 000 le nombre de femmes et de fillettes mutilées ou menacées de l'être. La France a été le pays qui a condamné et pénalisé le plus fortement cette pratique avec près de 40 condamnations en 20 ans. Elles ont contribué à faire cesser ou du moins réduire très fortement cette pratique en France.
Fin 2006, le gouvernement s'est engagé à « éradiquer toute mutilation sexuelle féminine en France d'ici 2010 » avec plusieurs actions :
· Mise en place dans toutes les régions concernées, d'une équipe pluridisciplinaire,
· intégration dans l'enseignement d'une formation sur les MSF, au niveau des facultés de médecine, des écoles de sages-femmes, d'infirmières et de puéricultrices,
· réalisation d'un ouvrage « Le praticien face aux mutilations sexuelles féminines »*.
Excisions et infibulations constituent une atteinte grave aux droits fondamentaux de tout être humain, à la dignité et à l'intégrité des femmes. Ces pratiques peuvent avoir des conséquences dramatiques sur la santé des femmes et des enfants comme en témoigne le rapport de l'INED publié en 2009 : infections uro-génitales, troubles sexuelles, sensations de mal-être, …
Des colloques de sensibilisation des professionnels sont organisés par GSF, depuis 2007, avec l'aide des DRASS, dans les 9 régions les plus concernées en France. Ces colloques ont pour but d'initier une action au niveau de la région avec les acteurs de la région pour créer un centre régional d'accueil et de prise en charge des MSF, afin que les femmes MSF puissent s'y rendre à proximité de leur lieu de vie. En 2006, il existait un ou 2 centres à Paris. Depuis on dénombre une douzaine de centres, en France, ouverts ou en voie de création. Dans ces centres les chirurgiens se forment à la reconstruction par leur propre moyen, le plus souvent auprès de Pierre Foldès, GSF n'intervient pas à ce niveau.
Gynécologie Sans Frontières (GSF) est une Organisation Non Gouvernementale regroupant médecins, sages-femmes et de nombreux professionnels engagés dans la promotion de la santé des femmes dans le monde, partenaire humanitaire des sociétés savantes dans le domaine de la santé materno-infantile : Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français (CNGOF), du Collège National des Sages Femmes (CNSF), de la Fédération Nationale des Gynécologues Médicaux de France (FNCGM), de la Société Européenne de Gynécologie (SEG) et de la Société Française de Médecine Périnatale (SFMP). GSF développe en France depuis 2004 des actions de formation des professionnels pour la lutte contre les violences faites aux femmes (violences conjugales, Mutilations Sexuelles Féminines).
*Ouvrage consultable en ligne sur le site de GSF