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Journée mondiale des HÉPATITES: Mais comment mieux dépister?

Actualité publiée il y a 13 années 5 mois 4 semaines
InVS- BEHweb

L’Institut de veille sanitaire consacre un bulletin BEHweb aux hépatites à l'occasion de cette Journée mondiale du 25 mai et pose la question de l’optimisation du dépistage. Du ressort du médecin généraliste, ce dépistage reste encore trop souvent réservé aux usagers de drogues par voie intraveineuse ou aux transfusés avant 1992. Pourtant d’autres facteurs de risque ont été identifiés. Mieux informer les professionnels, dépister plus largement don’t les migrants venant de zones endémiques, ce numéro ouvre des pistes de réflexion, dont l’utilisation à plus large échelle des TROD ou tests rapides d’orientation diagnostique.

Plus de 2 milliards de personnes dans le monde et près de 500.000 personnes en France vivent avec une hépatite chronique B ou C et la moitié d'entre elles ne le savent pas. 600.000 personnes en meurent chaque année. Les hépatites virales B et C représentent donc un problème de santé publique universel et demeurent insuffisamment dépistées et traitées, même en France malgré la mise en place de plusieurs plans de lutte successifs depuis près de deux décennies.


Aujourd'hui, en France, le dépistage des infections à VHB et VHC repose sur le médecin généraliste, sur la base des risques identifiés comme étant essentiellement par la transfusion sanguine avant 1992, l'usage de drogue par voie intraveineuse pour l'hépatite C et les rapports sexuels pour l'hépatite B, les actes de chirurgie invasive, le tatouage et le piercing. La nécessité d'une augmentation du dépistage chez les migrants originaires de zones d'endémie, soulignée par le plan national de lutte contre les hépatites virales B et C 2009-2012, d'une meilleure information des professionnels de santé français ne peut qu'inciter à la mise en place de nouvelles actions pertinentes.

fréquemment proposé aux utilisateurs de drogues par voie intraveineuse (Udiv) et aux personnes transfusées avant 1992, moins souvent proposé aux personnes ayant subi un acte chirurgical invasif, aux personnes tatouées ou ayant un piercing, même si chez ces dernières une augmentation significative de la proposition de dépistage est observée depuis 10 ans. Ainsi, plus des trois-quarts des médecins (76,6%) déclarent proposer le dépistage du VHC de manière systématique aux usagers de drogues et près d'un sur six (16,1%) déclare le faire souvent.

Les pratiques de prescription du dépistage du VHB sont proches de celles du VHC. Les médecins généralistes prescrivent un dépistage en priorité aux usagers de drogue et peu aux personnes originaires de pays à forte endémie ou celles en situation de précarité. Ainsi, ce dépistage est proposé en priorité aux usagers de drogues par voie intraveineuse et nasale : « systématiquement » par 73,1% et « souvent » par 17,9% des MG.

Cette édition ouvre donc des voies de réflexion, telle que l'intensification du dépistage des personnes à risque, quels que soient les facteurs de risque, et en recourant à des modes de prélèvement entraînant une moindre réticence au dépistage, tout en favorisant un délai court de rendu du résultat du test. En ce qui concerne l'hépatite C, le développement de tests fiables et rapides d'orientation diagnostique (TROD) devrait encourager leur utilisation à plus large échelle, même si des évaluations pour établir leurs performances analytiques, leurs indications et connaître leurs limites sont nécessaires.