Journée mondiale des SOURDS: Pour que la langue des signes soit une langue à part entière
Chaque année, la dernière semaine de septembre est aussi la semaine internationale des sourds, avec cette année une Journée mondiale fixée le 29 septembre. Lancée par la Fédération Mondiale des Sourds cette initiative est suivie par les communautés et associations de personnes sourdes à travers le monde et a pour objectif de sensibiliser les décideurs aux droits des Sourds. Cette année, l’OMS appelle à faire reconnaître la langue des signes dans le cadre de la communication bilingue, comme une langue à part entière.
Alors que la perte d'audition peut être légère ou modérée et dans ce cas être « compensée » par un appareil auditif, la personne atteinte de surdité profonde est en grande partie dépendante de la langue des signes. Les personnes sourdes qui utilisent le langage gestuel ont donc besoin d'une éducation bilingue en langue des signes et en langue nationale. La langue des signes est une langue légitime, avec son propre vocabulaire et sa grammaire. Comme les autres langues, elle varie selon la culture.
Encourager l'apprentissage de la langue des signes : Rendre la société, la formation et l'emploi plus accessible aux personnes sourdes ou malentendantes, consiste à mieux prendre en compte la déficience auditive à tous les âges de la vie (école, enseignement supérieur, emploi, personnes âgées devenues sourdes) et de faciliter au mieux la communication avec la société. Cet objectif implique de généraliser et d'encourager l'apprentissage de la langue des signes chez les enseignants, formateurs, professionnels de santé professionnels médicaux et chez les employeurs.
En France aussi : Permettre aux jeunes de réussir leur parcours scolaire, dans le respect du libre choix des modes de communication entre éducation avec une communication bilingue et une communication en langue française est (ou était) également un des objectifs du plan français de février 2010 en faveur des personnes sourdes ou malentendantes, un plan 2010-2012, alors doté de 52 millions d'euros destiné au mieux vivre des 4 millions de Français qui souffrent aujourd'hui de déficience auditive. Car, en France, si 483.000 personnes sont atteintes de déficience auditive profonde ou sévères, seuls 80.000 pratiquent la langue des signes française (LSF).
Un numéro d'urgence pour les personnes sourdes et malentendantes : Cette Journée mondiale permet de rappeler également qu'il existe le 114, un numéro spécial pour les personnes sourdes en situation d'urgence. Plus besoin d'aller chercher une personne entendante pour contacter les pompiers, la gendarmerie, la police ou les urgences médicales ! C'est un gain de temps précieux. En effet, la personne sourde ou malentendante peut envoyer un SMS ou un fax à ce numéro national unique et gratuit - le 114 - qui traitera l'appel de façon centralisée. L'équipe du 114 est constituée de 18 agents comprenant des personnes entendantes et sourdes. Tous ont reçu une formation complète et spécifique. Pour le Dr Benoit Mongourdin, médecin responsable du 114 et de l'Unité Rhône Alpes d'Accueil et de Soins pour les Sourds au CHU de Grenoble, la surdité ne doit pas être regardée comme un problème médical mais comme une question sociale. « En adaptant l'environnement d'une personne sourde ou malentendante à ses demandes et à ses besoins, en respectant la langue qu'elle utilise (langue des signes ou français) et en adoptant les technologies qui conviennent (vidéos, texte, etc.), on rétablit un rapport normal de l'individu à ceux qui l'entourent ». C'est donc bien au service public de s'adapter, et non au citoyen !