La LECTURE mobilise l'interaction de nos neurones à longue distance
Selon cette étude de chercheurs de l’Inserm publiée dans l’édition du 9 mai du journal of Neuroscience, la lecture est un exercice difficile pour nos neurones, aux quatre coins de notre cerveau. Car si lire a l’air simple en apparence, cette action mobilise de nombreux neurones, situés dans des parties du cerveau éloignées les unes des autres, qui interagissent entre eux à longue distance.
Jean-Philippe Lachaux de l'Unité Inserm 1028 "Centre de recherche en Neurosciences" a mis en évidence la façon dont ces différentes parties du cerveau dialoguent à distance. Plusieurs régions de notre cerveau sont mobilisées pour accomplir les principales étapes de la lecture, donner du sens aux mots, puis leur associer un son, puis donner une signification globale au texte. Chaque région pourrait chacune à son tour prendre en charge chaque fonction de la lecture, mais, dans la réalité toutes travaillent ensemble, par interactions neuronales longue distance. Cette équipe a, pour la première fois, pu observer la forme prise par ces interactions neuronales longue distance et mesuré l'activité électrique produite par les neurones dans le cerveau de personnes en train de lire. Les résultats montrent l'interaction des différentes zones cérébrales.
En décembre 2011, dans la revue Neuron, les chercheurs de l'Inserm avaient montré, en suivant l'activité cérébrale d'adultes dyslexiques et non dyslexiques, une sensibilité réduite du cortex auditif gauche aux sons modulés autour de 30 Hz chez les participants dyslexiques. Les chercheurs suggéraient que ces composantes rapides, qualifiées d'activité gamma étaient des biomarqueurs du traitement de l'information dans le cortex. En conséquence, lorsque deux régions cérébrales communiquent pour traiter conjointement une information, « l'activité gamma » devrait être présente de la même façon dans le temps. C'est ce que l'équipe démontre aujourd'hui.
Des conclusions qui s'appliquent à la lecture mais qui pourraient être étendues à d'autres tâches cognitives suggérant alors que les communications neuronales à distance jouent un rôle clé dans la cohérence de notre perception du monde extérieur. Ces nouvelles connaissances, ajoutent les chercheurs, pourront également contribuer à une meilleure compréhension de nombreuses pathologies neurologiques, comme l'épilepsie.
Source: Communiqué Inserm et The Journal of Neuroscience 9 May 2012, 32(19): 6421-6434; doi: 10.1523/JNEUROSCI.4363-11.2012 « Long-Distance Amplitude Correlations in the High Gamma Band Reveal Segregation and Integration within the Reading”
Lire aussi: DYSLEXIE: Et si une seule anomalie dans le cortex pouvait tout expliquer?
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