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La POLIO reste une menace pour la santé publique

Actualité publiée il y a 13 années 1 semaine 1 heure
PLoS ONE

Et si le virus vivant utilisé dans le vaccin contre la polio pouvait évoluer et infecter ? Demande ce chercheur de la faculté de médecine de Tel-Aviv. Si la majorité des experts pense que le virus est sur point d’être éradiqué, dans 4 pays, le virus reste endémique. Des interrogations et des conclusions publiées dans la revue PLoS ONE. Cette étude de l'Université de Tel-Aviv, menée par le Dr. Lester Shulman, expert de la polio et invité sur ces questions par l’OMS, et du Ministère israélien de la Santé, a suivi, durant des années, des cas isolés d’infections à poliovirus vivant, souvent identifiés dans des pays où la maladie était censée être éradiquée. Lorsque la version du virus vivant atténué du vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) évolue, explique l’auteur, il peut agir comme le poliovirus sauvage et présenter une menace de contagion.

Si les professionnels de santé pensent majoritairement que le virus sauvage est éradiqué, les ressources consacrées à la vaccination contre la polio pourraient être redirigées vers d'autres objectifs de Santé publique.


Attention, explique cette étude, il faut conserver une approche à trois volets:

· Maintenir les politiques de vaccination pour préserver l'«immunité collective» soit une couverture vaccinale de 95%,

· poursuivre la surveillance environnementale des systèmes d'égouts,

· et travailler à un vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI), qui viendrait remplacer le VPO.

Si l'éradication de la poliomyélite est proche, ce n'est pas le moment de « se laisser aller », avertit le Dr Shulman. Le problème du vaccin à virus vivant reste posé. Au fil du temps, le virus du vaccin peut muter et un simple changement génomique de 1% du virus permettrait au virus de se comporter comme un poliovirus sauvage. Si une population n'est pas suffisamment vaccinée, ce serait le risque d'épidémie.

Il se trouve qu'Israël est parmi les rares pays qui pratiquent une surveillance environnementale renforcée de la poliomyélite, depuis 1989. Le contrôle des sites à risque permettrait, chaque mois, de détecter de manière précoce de nouveaux cas, avant l'atteinte de paralysie. Ces 10 dernières années, les chercheurs ont retracé l'origine de la souche qui a infecté deux personnes dans le centre d'Israël. En laboratoire, chaque souche du virus peut être identifiée à partir de sa structure génomique et cela peut permettre de remonter ainsi à la source de l'infection. Comparer la séquence du génome aux autres séquences rapportées par d'autres laboratoires à travers le monde peut permettre de mieux surveiller l'émergence de nouveaux virus.

D'autres chercheurs travaillent à développer des molécules qui pourraient lutter efficacement contre ces rares cas d'infection par le poliovirus. Jusqu'ici, les souches mutantes n'ont pas montré de résistance aux médicaments. Il n'empêche que le chercheur appelle à l'immunisation via un vaccin inactivé (VPI) pour garantir la sécurité des populations face à cette terrible maladie.

Sources: PLoS ONE Antiviral Activity of 3(2H)- and 6-Chloro-3(2H)-Isoflavenes against Highly Diverged, Neurovirulent Vaccine-Derived, Type2 Poliovirus Sewage Isolates et Tel-Aviv University « Polio Still a Threat to Public Health” (Visuel Unicef)

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