La SIMULATION en Santé, un outil possible de développement professionnel continu?
La HAS publie les conclusions du rapport demandé aux Pr. Jean-Claude Granry et du Dr Marie-Christine Moll sur la simulation en santé. Un état des lieux national et international des initiatives existantes et des propositions pour favoriser le déploiement de la simulation en santé dans le champ du développement professionnel continu (DPC). Un groupe de travail chargé de définir des bonnes pratiques en matière de simulation vient également d’être mis en place.
« La simulation en santé est « l'utilisation d'un matériel, de la réalité virtuelle ou d'un patient standardisé pour reproduire des situations ou des environnements de soins, pour enseigner des procédures diagnostiques et thérapeutiques et permettre de répéter des processus, des concepts médicaux ou des prises de décision par un professionnel de santé ou une équipe de professionnels.»
Alors que ses apports positifs ont été confirmés par une étude publiée en 2011 dans le JAMA, rappelle la HAS, son développement est encore récent en France, mais en forte expansion et mérite d'être structuré. Ainsi, plus de 174 établissements et 101 écoles mettent en œuvre ces techniques. En permettant l'actualisation des connaissances, l'acquisition de compétences techniques et de communication, l'évaluation des connaissances et des pratiques, l'entraînement aux situations « à risque pour le patient » voire la reconstitution d'accidents graves, la simulation s'inscrit comme un outil incontournable, à terme, dans le DPC.
L'étude plus approfondie menée auprès de 21 centres de simulation répertoriés par l'Association Francophone de Simulation en Anesthésie Réanimation et en Médecine d'Urgence (AFSARMU) permet aux auteurs de constater que,
· la simulation concerne désormais de nombreuses disciplines et plus particulièrement l'anesthésie réanimation, la médecine d'urgence et la périnatalité (néonatalogie et obstétrique) et toutes les activités liées aux soins infirmiers.
· Les techniques sont très variées allant « du patient standardisé », aux simulations de procédures, aux simulateurs « Hi-Fi », grandeur nature pilotés par ordinateur.
· Le niveau de compétence des formateurs, praticiens hospitaliers et infirmiers, est élevé.
A contrario,
· les moyens financiers sont faibles et d'origine éparses et l'obtention de financements difficile, avec un déficit de financement fréquent à la clé,
· l'activité reste souvent « artisanale »,
· les matériels et équipements peu nombreux et peu diversifiés,
· l'organisation dotée de peu de ressources humaines et financières.
Ainsi, selon la HAS, les centres de simulation ont besoin de lignes de bonnes pratiques (méthodes, moyens, tarifs) et les études sur ces techniques sont encore insuffisantes. Il s'agira donc pour la Haute Autorité de Santé de parvenir à promouvoir le développement de la simulation, dans le cadre de recommandations de bonne pratique pour mettre en place des plateformes mutualisées et un cadre de validation pour le DPC.
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