L'ABC…C9 du SOMMEIL ou le gène qui vous fait dormir plus ou moins
Cette étude génomique européenne menée par des chercheurs de Munich sur plus de 4.000 personnes, montre qu’une variante du gène ABCC9, également facteur de maladies cardiaques et de diabète, influe sur notre durée de sommeil. Un facteur génétique, présent chez 50% de la population qui permettrait d’expliquer les besoins de sommeil très différents d’un individu à l’autre. Des conclusions publiées dans l’édition du 22 novembre de la revue Molecular Psychiatry.
2 copies d'une variante du gène ABCC9 raccourcissent la durée de sommeil : Le Dr. Karla V. Allebrandt, de la Ludwig-Maximilians-University (Munich) explique que s certaines personnes ont besoin de 10 heures de sommeil pour se sentir reposés, à d'autres, 5 heures suffisent. On sait déjà que la durée du sommeil est influencé par plusieurs facteurs, comme l'âge ou le sexe, ou encore certains facteurs environnementaux. Mais cette équipe vient d'identifier un facteur génétique « du besoin de sommeil » fréquemment présent en population générale. Cette variante génétique a été découverte lors d'une étude d'association génomique avec les habitudes de sommeil menée sur 4251 personnes provenant de 7 états européens, interrogées par questionnaire sur leurs habitudes de sommeil. L'analyse des données génétiques et comportementales révèle que les personnes avec deux copies de cette variante du gène ABCC9 dorment généralement beaucoup moins que ne personnes possédant deux copies de l'autre version.
La même protéine, ABCC9, joue un rôle dans le développement de maladies cardiaques et du diabète, précise l'auteur principal, suggérant ainsi une association, par un mécanisme moléculaire sous-jacent commun, entre la durée du sommeil et les symptômes du syndrome métabolique.
Le gène ABCC9 est très ancien et présent dans les drosophiles qui montrent le même type de comportement en matière de sommeil. En collaboration avec des scientifiques de l'Université de Leicester, l'équipe a bloqué ABCC9 dans le système nerveux de la drosophile entraînant ainsi une durée de sommeil raccourcie. Cette similitude chez les mouches, indique, pour les chercheurs, que le contrôle génétique de la durée du sommeil pourrait bien être fondée sur des mécanismes similaires pour un large éventail d'espèces.
Source: Molecular Psychiatry online, 22. November 2011, « A KATP channel gene effect on sleep duration: from genome-wide association studies to function in Drosophila” (Visuels INSV)
Lire aussi: INSOMNIE: Eveil, sommeil, découverte d'une l'enzyme-clé
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