L'âge de la MÉNOPAUSE, aussi une question d'ADN
La ménopause ne serait pas seulement liée à la fonction ovarienne mais également le résultat du vieillissement de l’ADN et de l’immunité. Cette équipe internationale de chercheurs de l'Université de Boston vient de découvrir ainsi de nouveaux facteurs génétiques de la survenue de la ménopause, liés à des gènes non pas impliqués dans la fonction ovarienne mais dans la fonction immunitaire et la réparation de l'ADN. Ces conclusions publiées dans l’édition en ligne du 22 janvier de la revue Nature Genetics, vont permettre de mieux expliquer la ménopause précoce ou la baisse de fertilité et peut-être un jour, de prévoir l’âge de la ménopause.
La ménopause ou cessation de la fonction reproductive est un changement hormonal majeur qui affecte la plupart des femmes dans leur cinquantaine. Toutes les femmes à l'approche de la ménopause s'interrogent sur le moment de sa survenue et si la plupart des études antérieures ont mis l'accent sur les gènes de la voie de production de l'œstrogène, sur des facteurs vasculaires également, c'est la première étude à identifier des facteurs liés à la réparation de l'ADN et à l'immunité.
L'étude a porté sur plus de 50.000 femmes d'origine européenne qui ont vécu leur ménopause entre les âges de 40 et 60 ans. Kathryn Lunetta, professeur de bio-statistique et Joanne Murabito, professeur agrégé de médecine à la Boston University ont identifié 13 nouveaux gènes associés à l'apparition de la ménopause, tout en confirmant 4 précédemment identifiés. La plupart de ces 17 loci sont associés à des gènes liés à la réparation de l'ADN endommagé ou à l'immunité, les autres étant liés à la régulation hormonale. (Les auteurs précisent que les nouveaux gènes candidats impliqués dans la réparation d'ADN sont EXO1, HELQ, UIMC1, FAM175A, FANCI, TLK1, POLG et PRIM1 et dans la fonction immunitaire IL11, NLRP11 et PRRC2A ou BAT2).
«Nos résultats démontrent le rôle des gènes qui régulent la réparation de l'ADN et la fonction immunitaire, ainsi que les gènes qui influencent les voies neuroendocrines de la fonction ovarienne dans la régulation de l'âge de la ménopause. Cela suggère que le processus de vieillissement implique les 2 lignées cellulaires, somatique (reproduction simple) et germinale (« sexuée »).
Ces résultats donnent également des indications génétiques sur la ménopause précoce et une fertilité réduite et pourraient permettre de mieux comprendre si ces variantes génétiques influent également sur le risque, post ménopause, de certaines maladies comme le cancer du sein.
Source: Nature Genetics doi:10.1038/ng.1051 online 22 January 2012 Meta-analyses identify 13 loci associated with age at menopause and highlight DNA repair and immune pathways (Visuel Aviesan-© Inserm, pelote d'AND)
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