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Le BOTULISME existe toujours en France

Actualité publiée il y a 13 années 7 mois 1 semaine
Institut de veille sanitaire-BEH

Bien que rare, le botulisme est toujours présent en France avec des formes inhabituelles et graves qui justifient le maintien de sa surveillance. Cette étude sur le botulisme humain en France, publiée par l’Institut de veille sanitaire (InVS) dans son BEH du 22 février, nous révèle que son origine est majoritairement alimentaire alors l’ingestion de toxines botuliques pourrait être évitées par de bonnes pratiques de conservation et de stérilisation alimentaires.

Le botulisme est une affection neurologique rare mais grave, qui est due aux neurotoxines botuliques qui interviennent sur le système nerveux périphérique en inhibant la libération évoquée d'acétylcholine aux jonctions neuromusculaires. Les symptômes sont l'atteinte de la musculature lisse et striée associée à des signes neurologiques, ophtalmologiques, à un syndrome sec et occasionnellement à des signes digestifs et jusqu'à l'atteinte des muscles respiratoires et/ou des troubles du rythme cardiaque. Les types A, B et E sont les plus fréquemment rencontrés chez l'Homme.


Plusieurs modes de contamination possibles :

· l'intoxination botulique résulte de l'ingestion de toxine préformée dans un aliment (qui peut être évitée par le respect des bonnes pratiques d'hygiène de préparation des aliments à conserver).

· La toxi-infection botulique due à une colonisation intestinale par Clostridium botulinum,

· le botulisme par blessure est causé par la production de toxine botulique à la suite d'inoculation de C. botulinum dans une plaie.

· Le botulisme par inhalation, résultant de l'inhalation de toxine aérosolisée, ou iatrogène

· L'intoxination botulique d'origine alimentaire peut être évitée

A 89% d'origine alimentaire : En France, 22 foyers de botulisme confirmé impliquant 45 personnes ont été identifiés et 2 foyers (2 cas) ont été cliniquement suspectés dans la période 2007-2009. Le botulisme était majoritairement de type B (31 cas) et plus rarement de type A (8 cas) ou E (3 cas). L'origine du botulisme était alimentaire dans 89% des cas (jambon dans 4 foyers, terrine de sanglier, confiture familiale de potiron, produit industriel « enchilladas et poisson fumé sous vide), à l'exception de 4 cas de botulisme infantile et d'un cas de botulisme par blessure accidentelle. Les produits de charcuterie restent la cause la plus fréquemment identifiée avec un fait nouveau, les produits à base de sanglier et de porc s'avèrent aussi à risque.

Des foyers familiaux : Les cas de botulisme recensés en France de 2007 à 2009 sont survenus le plus souvent sous forme de foyers familiaux de taille limitée (1 à 6 cas ; 71% des cas). Leur incidence est plus élevée dans les départements du centre, probablement en raison des habitudes alimentaires locales telles que la consommation de conserves ou charcuterie (jambon et salaisons) de préparation familiale.

En France, le botulisme est à déclaration obligatoire et, depuis 1986, sa déclaration a été individualisée des autres toxi-infections alimentaires collectives. Ces données confortent le maintien d'une surveillance attentive du botulisme et la mise en place rapide de mesures de contrôles dès l'identification d'un foyer.