Le VIRUS Schmallenberg, qui déforme le bétail et inquiète l'Homme
Le risque de maladie pour l’Homme est peu probable, mais on ne peut l’exclure à ce stade, précise l’European Centre for Disease Control (ECDC) qui avait publié un premier bilan sur ce nouveau virus, le 22 décembre dernier.Identifié pour la première fois en novembre 2011 en Allemagne, le virus Schmallenberg, jusqu'ici inconnu, est maintenant détecté également aux Pays bas et en Belgique, touchant les bovins et les petits ruminants, provoquant chez ces animaux diarrhées et avortements et jusqu’à des malformations fœtales. Membre d’une famille de virus qui peuvent, pour certains, être dangereux pour l’Homme, aux effets spectaculaires sur l’animal, le virus préoccupe les autorités françaises qui viennent de mettre en place un dispositif de surveillance visant à détecter le plus précocement possible l’arrivée éventuelle du virus sur le territoire national. Le virus Schmallenberg appartient à la famille des orthobunyavirus. Au stade actuel des connaissances, il affecterait essentiellement les ruminants. Mais le bilan le plus précis sur lequel se sest basé l’European Centre for Disease Control (ECDC) est le profil de risque réalisé par le Dutch National Institute for Public Health and the Environment (RIVM). L’Institut a identifié des segments de gènes du virus de la famille des Bunyaviridae et l’a reconnu du genre Orthobunyavirus. Le virus aurait été détecté dans du matériel cérébral d'agneaux présentant des anomalies congénitales. Comme la famille des Bunyaviridae comporte plusieurs virus à conséquences sanitaires, les chercheurs ont tenté d’évaluer les risques possibles pour la santé humaine.
Des risques pour la santé humaine ? Parmi les virus de la famille des Bunyaviridae, classés en cinq genres, Orthobunyavirus, hantavirus, Nairovirus, Phlebovirus et tospovirus, certains sont connus pour leurs effets sur l'Homme, comme le virus Oropouche (Genre Orthobunyavirus), le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (genre Nairovirus), le virus de la fièvre de la vallée du Rift (Vignette) … Au moins 30 virus de la famille seraient ainsi associés à des maladies humaines. Ces virus sont principalement transmis par des moustiques ou des moucherons, infectant une très grande variété d'animaux, dont le bétail, qui peuvent agir comme réservoirs amplificateurs. Les êtres humains sont généralement considérés comme des hôtes terminaux, précise ce rapport. La transmission de zoonoses et d'humain à humain a été décrite pour certains de ces virus, dont le virus Oropouche.
Chez les bovins adultes, l'infection aiguë semble se manifester par de l'hyperthermie, une perte d'appétit, et chez les vaches laitières par une chute de production, de la diarrhée et des avortements. L'infection des femelles de ruminants en gestation peut également se traduire par la naissance d'animaux malformés, infectés conduisant à leur tour à des avortements et à des malformations fœtales.
Plus de 100 foyers chez l'animal et pas de mesure à ce jour : Entre août et octobre 2011, environ 80 foyers suspects aux Pays-Bas disséminés sur l'ensemble du territoire et une vingtaine de foyers en Allemagne ont été rapportés chez des bovins. Depuis le mois de décembre dernier, des cas de malformations liées à ce virus ont été rapportés chez des ovins et des caprins, en Allemagne, Belgique et aux Pays-Bas. Ces foyers ont été notifiés immédiate à l'Organisation mondiale pour la santé animale (OIE) et à ce jour, aucune restriction n'a été imposée sur les échanges d'animaux vivants ou leurs produits à partir des zones atteintes, aucune mesure de prévention et de contrôle n'a été préconisée.
En France, une surveillance clinique des malformations chez les ruminants visant à déceler la circulation du virus Schmallenberg a été mise en place par Direction générale de l'alimentation (DGAL), avec une surveillance renforcée dans les zones les plus à risque d'introduction du virus, à savoir les régions frontalières avec la Belgique et l'Allemagne.
L'European Centre for Disease Control (ECDC) a signalé l'émergence du virus dès fin novembre et poursuit des investigations épidémiologiques, immunologiques et microbiologiques en Allemagne et aux Pays-Bas. La capacité de diagnostic doit être améliorée, précise l'ECDC qui juge comme peu probable un risque de maladie chez les humains, mais sans pouvoir l'exclure à ce stade.
Source: ANSES, ECDC « New Orthobunyavirus isolated from infected cattle and small livestock ─ potential implications for human health”, Dutch National Institute for Public Health and the Environment (RIVM) “Risk Profile” (Visuel University of Texas Medical Branch- Virus de la famille des Bunyaviridae )
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