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LEUCÉMIE: L'immunothérapie par lymphocytes T confirme ses promesses

Actualité publiée il y a 9 années 2 mois 1 semaine
Science Translational Medicine

Une rémission complète, durable ici sur plus de 4 ans, obtenue chez 8 patients sur 14, grâce à une nouvelle thérapie cellulaire personnalisée, c’est le nouveau résultat de cet essai américain, présenté dans la revue Science Translational Medicine. Ces nouvelles données confirment la piste de cette immunothérapie, dont les premiers résultats prometteurs avaient été présentés en 2011.

La leucémie lymphoïde chronique (LLC) est la plus fréquente des leucémies de l'adulte, avec une incidence d'environ 50 cas par million et près de 3 000 nouveaux cas par an en France. La maladie touche les lymphocytes B produites par la moelle osseuse, et qui participent aux réponses immunitaires. Dans la LLC, une partie des lymphocytes B ne meurt plus une fois parvenue à maturité. Ces lymphocytes B s'accumulent dans le sang, les ganglions, la rate et la moelle osseuse, la plupart du temps sans aucun signe apparent. C'est une maladie chronique, à évolution lente qui n'évolue jamais en leucémie aiguë. Ses causes sont encore mal connues.


La thérapie, nommée « CTL019 » a été développée par une équipe de l'Abramson Cancer Center de la Penn et de la Perelman School of Medicine. En 2011, l'équipe de recherche avait déjà publié de premiers résultats prometteurs, obtenus sur 3 patients, dont 2 avaient répondu complètement au traitement et sont toujours à ce jour, en rémission.

Ce nouvel essai, commencé en 2010 et mené sur 14 patients ayant un historique d'échec avec d'autres thérapies, montre :

· un taux de réponse global de 57%,

· 4 patients (29%) ont obtenu une rémission complète,

o 1 patient est décédé en rémission à 21 mois après la thérapie en raison de complications infectieuses après enlèvement d'un carcinome baso-cellulaire sur sa jambe,

o 3 autres patients sont toujours en vie et en rémission de leur leucémie, sur contrôles effectués à 28, 52, et 53 mois après thérapie.

· 4 autres patients (29%) ont répondu partiellement à la thérapie, avec des réponses d'une durée médiane de 7 mois.

o 2 de ces patients sont décédés suite à progression de la maladie

o 1 patient est décédé après embolie pulmonaire

o 1 patient a présenté une progression de la maladie à 13 mois, mais est resté en vie grâce à d'autres thérapies.

· Les 6 derniers patients (42%) n'ont pas répondu à la thérapie.

La thérapie « CTL019 » est basée sur les propres cellules T ou lymphocytes T du patient, reprogrammées pour éliminer les cellules cancéreuses dans le corps du patient. Après chimiothérapie, les nouvelles celles sont perfusées.

A noter, tous les patients qui ont répondu à cette thérapie par cellules T ont développé un syndrome de libération de cytokines plusieurs semaines après leurs perfusions, avec des symptômes pseudo-grippaux, de fortes fièvres, des nausées, des douleurs musculaires et des symptômes neurologiques. L'équipe travaille donc à une stratégie de gestion de ces effets secondaires.

La durabilité des rémissions observée dans cette étude confirme cette immunothérapie, après la chimiothérapie, comme une nouvelle stratégie thérapeutique prometteuse et comme une alternative à la greffe de moelle osseuse.

Source: Science Translational Medicine 02 Sep 2015 DOI: 10.1126/scitranslmed.aac5415 Chimeric antigen receptor T cells persist and induce sustained remissions in relapsed refractory chronic lymphocytic leukemia

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