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L'ISOLEMENT SOCIAL accroît de 26% le risque de décès des personnes âgées

Actualité publiée il y a 11 années 9 mois 1 semaine
PNAS

Problème croissant chez les personnes âgées, l’isolement social est définitivement associé à un risque plus élevé de décès. Effets de l'isolement émotionnel ou matériel ? De la solitude ou de l’isolement relationnel ? Selon cette large analyse de l’University College London menée à partir de la cohorte English Longitudinal Study of Ageing, la relation entre l'isolement social, le sentiment de solitude et le risque de décès est complexe. Conclusions dans l’édition du 25 mars des Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS).

L'étude révèle en effet que les deux facteurs isolement social et sentiment de solitude s'associent pour entraîner un risque de décès accru. Mais, une fois pris en compte les facteurs démographiques et de santé, la solitude elle-même n'est plus significativement associée au risque de décès, contrairement à isolement social. Cette analyse rappelle donc l'importance des facteurs autres que le sentiment de solitude –qui peut influer sur la santé mentale- comme l'absence d'aidant familial par exemple, sur le risque de décès chez les personnes âgées. Les chercheurs de l'University College de Londres ont travaillé sur les données de 6.500 hommes et femmes âgés de 52 ans ou plus, évalué l'isolement social en utilisant un indice d'isolement social, avec l'attribution d'un point pour chaque marqueur de l'isolement, comme le célibat ou le veuvage, l'absence de contact avec la famille , des amis, l'absence de participation à des activités sociales…Quant au « niveau » de solitude ressentie, il a été évalué par une échelle, l'UCLA loneliness scale, basée sur un score allant de 3 à 9. Les décès toutes causes confondues ont été relevés sur une durée de suivi de plus de 7 années et, à la fin de l'étude, 918 décès étaient constatés.


Les principales conclusions de l'analyse sont,

· une mortalité plus élevée chez les participants les plus isolés socialement et plus solitaires,

· l'isolement social significativement associé à la mortalité (RR : 1,26 IC : 95% de 1,08 à 1,48) après ajustement pour les autres facteurs démographiques et de santé,

· la solitude n'est pas significativement associée à la mortalité (RR : 0,92 IC : 95% de 0,78 à 1,09) après ajustement,

· l'association isolement social et mortalité reste inchangée, après ajustement avec la solitude (HR : 1,26 IC : 95% de 1,08 à 1,48).

En conclusion, bien que l'isolement et le sentiment de solitude nuisent tous deux à la qualité de vie et au bien-être, les efforts doivent porter principalement sur la réduction de l'isolement social, dans l'objectif de réduire la mortalité.

La dernière étude de la Fondation de France sur l'Isolement et la solitude, indique une augmentation de la part de la population française en situation d'isolement relationnel (Schéma de droite) (de 9 % en 2010 à 11% en 2012), soit une augmentation de 800.000 personnes en situation d'isolement en 2 ans. Près de 5 millions de personnes éprouveraient désormais de réelles difficultés à développer des relations sociales aujourd'hui, en France. Et la solitude reste une source de souffrance pour 75% des personnes seules (Schéma de gauche).


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