L'OBÉSITÉ, accélérateur de déclin mental?
S’il est parfaitement établi que l'obésité, avec des niveaux anormaux de lipides, de cholestérol ou encore de sucre dans le sang, est un facteur de risque pour un certain nombre de maladies, cette étude internationale, de l’Inserm notamment, suggère que l’obésité serait néfaste, aussi, à la fonction cognitive. Alors, l’obésité mauvaise pour le cerveau et accélératrice de déclin cognitif? Eviter l’obésité, est-ce aussi réduire le risque de déclin cognitif? Détails dans l’édition du 21 août de la revue Neurology.
Cette étude prospective de cohorte, menée au Royaume-Uni, avec la collaboration de l'Inserm, un certain nombre d'établissements français, l'University College London et d'autres instituts de recherche, soutenue également par le National Institutes for Health (NIH) a testé si le surpoids et l'obésité avaient un impact sur des tests de la fonction cognitive à intervalles sur une longue période de temps. La recherche a révélé que le déclin cognitif au cours d'une période de 10 ans est globalement identique chez tous les participants, sauf chez les participants à la fois obèses et présentant des troubles métaboliques qui montrent un déclin le plus élevé. L'étude suggère donc qu'obésité et surpoids peuvent également affecter l'évolution de la fonction cérébrale, mais les chercheurs n'ont pu estimer leur incidence exacte sur les petites différences constatées dans les scores des fonctions cognitives et l'implication que cela peut avoir sur la qualité de vie au quotidien. Les chercheurs ont suivi 6.401 fonctionnaires britanniques (71,2% d'hommes), âgés de 39 à 63 ans au début de l'étude (1991-1993), avec leurs données IMC, sur un certain nombre de facteurs métaboliques comme des niveaux élevés de triglycérides, une hypertension artérielle, une glycémie élevée, de faibles niveaux de cholestérol HDL (ou «bon cholestérol»), et leur ont fait passer des tests de mémoire, de raisonnement verbal et mathématique, de fluidité verbale et les scores de ces tests ont été combinés pour aboutir à un score cognitif global.
Lorsque les auteurs regardent l'association entre l'IMC et l'état métabolique, et la fonction cognitive,
· au début de l'étude, 52,7% des participants avaient un poids normal, 38,2% étaient en surpoids et 9,1% étaient obèses. 31,0% des participants présentaient des facteurs de risque métabolique,
· 5 années plus tard, en comparaison des participants à poids normal et en bonne « santé » métabolique, toutes les autres participants obtiennent des scores cognitifs plus faibles.
o Les participants à bonne « santé » métabolique ont des scores cognitifs qui diminuent avec l'augmentation de l'IMC,
o Chez les participants déjà à facteur de risque métabolique, il n'y a aucune différence dans les scores cognitifs avec l'augmentation de l'IMC.
o Il n'y a de différence significative dans les scores entre les participants en bonne « santé » métabolique et à facteur de risque métabolique que pour ceux de poids normal ou en surpoids, mais pas en cas d'obésité.
· Au cours des 10 années de suivi, les scores cognitifs diminuent pour l'ensemble des participants.
o Le taux de déclin est similaire dans tous les groupes, ce qui suggère que les différences entre les différents groupes n'ont pas changé.
o Cependant, les auteurs constatent une association entre l'augmentation de l'IMC dans le groupe à facteur de risque métabolique et un déclin des scores cognitifs plus rapide.
En conclusion, obésité + facteurs de risque métabolique entraînent un déclin cognitif plus rapide et cette étude apporte la preuve qu'un poids normal permet d'optimiser la santé globale y compris la santé mentale.
Source: Neurology doi: 10.1212/WNL.0b013e3182661f63 August 21, 2012 79;8:755-762 Obesity phenotypes in midlife and cognition in early old age. The Whitehall II cohort study (Visuel Fotolia)
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