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L'OBÉSITÉ et les inégalités de santé commencent à la maternelle

Actualité publiée il y a 13 années 2 mois 1 semaine
INvS-BEH

Cette enquête présentée dans le Bulletin de l’Institut de veille sanitaire (InvS), réalisée auprès de plus de 23.000 enfants de maternelles confirme de manière flagrante, l’association, sur le territoire et dès ce très jeune âge, des modes de vie avec l’état de santé des enfants. C’est donc une incitation à une prévention précoce, en milieu scolaire et spécifique selon les académies.

L'enquête a été réalisée en 2005-2006, avec la collaboration des médecins et infirmiers(ières) de l'Éducation nationale et des villes auprès de 23.518 enfants scolarisés en grande section de maternelle pour étudier les liens entre mode de vie et état de santé des enfants. Elle balaye donc différents aspects de santé, dont le surpoids et l'obésité, l'asthme ou encore ls problèmes de vision. Sur les modes de vie, elle inclut des aspects comme la consommation de boissons sucrées ou le temps passé devant la télévision ou les jeux vidéo.


Les problèmes de santé:

- La surcharge pondérale, premier résultat marquant, de prévalence moyenne de 12% varie d'une académie à l'autre, de 7 à 15% et selon les sexes (14% chez les filles et 10% pour les garçons). La prévalence de surpoids tends à diminuer, vs 14% sur la période 1999-2002. A noter, c'est dans l'académie d'Amiens que la proportion de garçons en surcharge pondérale est la plus élevée (15%), tandis que c'est dans celles des Antilles et de la Guyane qu'elle l'est pour les filles (18%). Les mêmes tendances sont constatées pour l'obésité (de 2 à 5%). Les fortes prévalences observées chez les enfants de 5-6 ans rejoignent celles élevées des adultes dans ces régions, souligne l'InvS.

- Les enfants ayant au moins un problème de vue (vision de loin, hypermétropie, strabisme, vision binoculaire, poursuite oculaire ou vision des couleurs) touche un nombre important d'enfants, de 13 à 30% selon les académies. Ce qui frappe, dans certaines régions, c'est aussi l'écart entre la prévalence de troubles de la vision et le port de lunettes qui s'explique par un recours insuffisant au médecin et donc un moindre diagnostic.

- L'asthme est beaucoup plus fréquent dans l'Ouest de la France, chez les enfants comme chez les adultes, avec une prévalence variant de 2% à 17% (à la Réunion).

- Sur la santé bucco-dentaire, la présence de caries est plus fréquente au Nord, à l'Est et dans les DOM et c'est à La Réunion que les problèmes dentaires sont les plus importants (25% des enfants ont au moins 2 caries dont 16% non soignées). La prévalence des caries varie ainsi de 7 à 25%.

Les modes de vie :

- La consommation de boissons sucrées mise en cause dans l'obésité est plus élevée au Nord et àl'Est, justement là où les prévalences de l'obésité sont les plus fortes. On relève ainsi une fréquence élevée de la consommation à Lille (41%) et à Strasbourg (40%). Le sud de la France a une prévalence de l'obésité faible, comme une proportion d'enfants qui consomment tous les jours des boissons sucrées beaucoup moins forte (14% en Corse, 18% à Nice, 19% à Bordeaux).

- La consommation de fruits et de légumes : 6 enfants sur 10 mangent des fruits quotidiennement dans l'académie de Clermont-Ferrand ou de Paris, contre moins d'1 sur 2 à La Réunion ou à Rouen. Les écarts sont encore plus importants pour les légumes.

- Plus de télévision et de jeux vidéo au Nord, à l'Est et dans les DOM, là aussi où la prévalence de l'obésité est la plus élevée. Cet indicateur de sédentarité, au-delà de 30% dans la quasi-totalité des académies joue pleinement son rôle de facteur de risque de surpoids dès la maternelle. C'est dans les académies plus urbaines, que les enfants qui jouent à l'extérieur moins d'une fois par semaine sont les plus nombreux (jusqu'à 40% des enfants).

Non seulement ces résultats confirment pleinement une association déjà flagrante entre modes de vie et état de santé, mais ils alertent sur la précocité de cette association. En particulier sur l'association sédentarité-obésité. Si la santé des enfants scolarisés en grande section de maternelle est très différente d'une académie à l'autre et sur de nombreux et différents aspects de santé, ces résultats justifient aussi la nécessité de cibler la prévention de manière spécifique pour les différentes régions. L'intérêt reste donc aussi de pouvoir considérer le milieu scolaire comme un champ d'intervention privilégié des politiques de prévention pour la santé de l'Enfant, en favorisant dèsun très jeune âge, des modes de vie sains.


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