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LONGÉVITÉ: Et si voyager dans l'espace pouvait prolonger la vie?

Actualité publiée il y a 12 années 4 mois 1 semaine
Scientific Reports

En tous cas, c’est le cas pour le ver microscopique Caenorhabditis elegans ou C. elegans, selon cette découverte d’une équipe internationale de scientifiques qui étudient la perte de masse osseuse et musculaire rencontrées par les astronautes après des vols prolongés dans l'espace. Les résultats de cette recherche, publiés dans l’édition du 5 juillet 2012 des Scientific Reports, montrent aussi, dans les revues PLoS ONE et PLoS Genetics comment il serait possible de bloquer le vieillissement musculaire en utilisant une forme de thérapie génique.

C. elegans, un substitut d'étude parfait : Ici, les chercheurs ont analysé des petits vers qui ont pu participer à un vol spatial russe dans le « Nottingham's space biology lab », et ont étudié les signaux qui contrôlent la dégradation des protéines musculaires dans le corps humain, via C. elegans. Le laboratoire expert a déjà fait « voler » ses vers sur 5 vols spatiaux. Car C. elegans est un substitut parfait pour étudier la physiologie humaine, car il souffre d'atrophie musculaire ou perte de masse musculaire à peu près dans les mêmes conditions que l'Homme. De plus, C. elegans a été le premier organisme multicellulaire à voir sa structure génétique totalement cartographiée et parmi ses 20.000 gènes nombreux sont ceux qui effectuer les mêmes fonctions que chez les humains. 2 .000 de ces gènes ont un rôle dans la promotion de la fonction musculaire et 50 à 60% d'entre eux ont des correspondances humaines évidentes.


Le Dr Nathaniel Szewczyk, de l'Université de Nottingham, membre du projet ICE-FIRST, un programme qui a mobilisé des scientifiques du Japon, de France, des Etats-Unis et du Canada a découvert que l'accumulation de vols spatiaux supprime des protéines toxiques qui s'accumulent dans le muscle au cours du vieillissement. L'équipe a découvert un groupe de gènes qui sont exprimés à des niveaux inférieurs pendant les vols spatiaux. Lorsque l'expression de ces mêmes gènes est diminuée chez le ver C. elegans, de retour sur Terre, il vit bien plus longtemps.

· 7 gènes sont ainsi régulés à la baisse dans l'espace et leur inactivation prolonge la durée de vie en laboratoire. Ces gènes jouent un rôle dans le contrôle de la longévité en étant impliqués dans l'adaptation du métabolisme à l'environnement. Par exemple, l'un des gènes identifiés code pour l'insuline associée au contrôle métabolique. Chez les vers, les mouches, et les souris, l'insuline est également associée à la régulation de la durée de vie.

· Ce que cela signifie pour l'Homme et aujourd'hui les astronautes : le muscle tend à se rétrécir dans l'espace, une réponse considérée aujourd'hui plus adaptative que pathologique. Contre tout préjugé, les muscles pourraient ainsi mieux vieillir dans l'espace que sur Terre et les vols spatiaux pourraient ralentir le processus de vieillissement.

Ce travail montre des processus que nous ne pourrions identifier sur Terre. Il explique comment il pourra peut-être être un jour possible de bloquer la dégradation musculaire en utilisant une forme de thérapie génique. D'autres expériences, sur le muscle humain cette fois, sont également en cours.

Enfin, cette étude établit aussi que les vers peuvent vivre et se reproduire pendant au moins 6 mois dans l'espace…

Source: Scientific Reports (Nature) doi:10.1038/srep00487 Published 05 July 2012 «Genes down-regulated in spaceflight are involved in the control of longevity in Caenorhabditis elegans

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