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LONGÉVITÉ: Inversement associée à celle des cellules souches?

Actualité publiée il y a 10 années 4 mois 3 semaines
Genome Research

Seulement 2 cellules souches sanguines survivantes, permettant de renouveler tout le stock de globules blancs en minimisant ainsi le risque de mutations néfastes, c’est un peu le secret de la longévité, dévoilé par cette étude, rare, car elle a porté sur le corps, donné à la science, d’une femme décédée à l’âge de 115 ans. Un phénomène d’évolution clonale que les chercheurs du VU University Medical Center (Pays-Bas), s’attachent à décrire, dans la revue Genome Research, et vont chercher à mieux décrypter dans de prochaines études.

L'équipe, menée par le Dr Henne Holstege a analysé les cellules sanguines saines du corps de cette femme âgée, exempte de maladie du sang ou autres, et plus précisément les mutations somatiques –des mutations non héréditaires- dans les cellules des globules blancs sains, par séquençage du génome entier de ces cellules.


Des mutations nombreuses mais inoffensives : Si la recherche se focalise aujourd'hui de plus en plus sur les mutations génétiques dans les maladies, en particulier dans le cancer, où leur identification permet de personnaliser les traitements, elle en sait encore peu sur les mutations chez les sujets sains. En découvrant pas moins de 450 mutations génétiques chez cette femme, chez qui apparemment tout allait très bien, les chercheurs montrent que les mutations détectées semblent avoir été des mutations « de passage » et inoffensives par enrichissement de régions non codantes du génome et sans effets favorables ou défavorables sur la « santé cellulaire ».

Tous les globules blancs étaient issus de 2 cellules souches sanguines: Mais, plus surprenant, l'analyse de ces mutations révèle que la majorité des globules blancs n'était issue de 2 cellules souches hématopoïétiques (sanguines) actives vs des centaines, en général chez l'adulte.

Enfin, la longueur des télomères, à l'extrémité des chromosomes des leucocytes était significativement plus courte que la longueur des télomères présents dans d'autres tissus, en particulier dans le cerveau.

Des données qui suggèrent que c'est la durée de vie limitée des cellules souches hématopoïétiques, ici caractérisée par des télomères très courts, qui a pu conduire ici à une évolution hématopoïétique clonale, c'est-à-dire issue toujours des 2 mêmes cellules survivantes, les autres ayant disparu après de trop nombreuses divisions. Ce phénomène a pu permettre, chez cette patiente, d'éviter, au fil de l'âge et de la division cellulaire, des mutations à l'ADN pouvant altérer gravement le code génétique et entraîner des maladies. Car les mutations constatées ici semblent ne pas avoir eu d'effet.

Mais ce n'est qu'une hypothèse, d'autres recherches doivent tenter de mieux comprendre comment et pourquoi l'épuisement de la grande majorité des cellules souches est associé au décès à un âge très avancé. Une récente étude menée également sur des personnes centenaires, publiée dans la revue Frontiers in Genetics, avait, elle, conclu à la présence de variantes très particulières liées aux gènes « de l'âge ».

Source: Genome Research 23 April 2014 doi: 10.1101/gr.162131.113 Somatic mutations found in the healthy blood compartment of a 115-year-old woman demonstrate oligoclonal hematopoiesis

Lire aussi: LONGÉVITÉ: 2 supercentenaires livrent leurs secrets génétiques à la science –


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