LYMPHOME : 2 ans de rituximab augmentent de 17% la survie sans progression
Cette étude emmenée par le Pr Gilles Salles, hématologue au CHU de Lyon et cofinancée par le Groupe d'Etude des Lymphomes de l'Adulte (GELA) montre qu’un traitement d’entretien par la protéine Rituximab, en complément d'une chimiothérapie dans le traitement du lymphome folliculaire représente un véritable un espoir pour les patients atteints de ce cancer du système lymphatique. Le Rituximab permet en effet de prévenir les rechutes de la maladie. Une thérapie prescrite aujourd’hui pour tous les patients soignés au CHU de Lyon pour un lymphome folliculaire, et qui tend à s'étendre à l'ensemble des établissements hospitaliers de France, précisent les auteurs, qui publient dans l’édition du 1er janvier 2011.
Le lymphome folliculaire est le 2ème lymphome le plus fréquent, avec une prévalence de 6/ 100.000. L'espérance de vie des patients est de près d'une quinzaine d'années, avec un traitement initial de 6 mois, reposant sur l'association d'une chimiothérapie à des injections de Rituximab. Mais près de la moitié des patients rechutent après 3 à 5 ans.
Les chercheurs ont évalué le bénéfice potentiel de 2 ans de traitement d'entretien par rituximab après un traitement de première intention, chimiothérapie plus rituximab, chez 1.019 patients atteints de lymphome folliculaire de 223 centres et dans 25 pays, obtenant une réponse complète ou partielle au traitement de première intention. Ces patients ont été ensuite randomisés pour recevoir 2 ans de traitement d'entretien par rituximab (375 mg/m2 toutes les 8 semaines) ou non. Le critère d'évaluation primaire était la survie sans progression. Ainsi, 505 patients ont été affectés au groupe entretien par rituximab et 513 au groupe témoin.
Résultats : Sur un suivi médian de 36 mois (30-42), la survie sans progression était de 74,9% (95% IC 70,9 -78,9) dans le groupe « entretien par rituximab » (et 57,6% (53,2 -62,0) dans le groupe témoin. (218 progressé; hazard ratio [HR] 0,55, IC 95% 0,44 -0 ° 68, p <0,0001). 2 ans après la randomisation, 361 patients (71,5%) dans le groupe « entretien par rituximab » étaient en réponse complète non confirmée ou complète contre 268 (52,2%) dans le groupe témoin (p = 0,0001).
La survie globale ne différait pas significativement entre les groupes (HR 0,87, IC 95% 0,51 -1,47). Des événements indésirables graves (grades 3 et 4) ont été plus fréquents dans le groupe « entretien par rituximab » (24%) que dans le groupe témoin (17%). Mais le traitement d'entretien n'a pas de conséquence négative sur la qualité de vie des patients.
Conclusion : 2 ans de traitement d'entretien par rituximab après immunochimiothérapie en traitement de première intention pour le lymphome folliculaire, améliore de manière significative la la survie sans progression.