MALTRAITANCE: Secouer un bébé peut tuer le bébé, rappelle la HAS

10 à 40% des bébés secoués meurent des suites de ce traumatisme crânien infligé, la majorité des autres conservent des séquelles graves à vie. Le syndrome du bébé secoué est une forme mal connue de maltraitance et pourtant un problème de santé publique aux conséquences irréparables, rappelle la Haute Autorité de Santé (HAS) qui organisait, le 13 septembre une conférence sur le sujet afin d'aider les professionnels de santé à mieux repérer et diagnostiquer ce syndrome et de sensibiliser le grand public. La HAS publie donc un guide de conduite du diagnostic et de protection des enfants.
Le syndrome du bébé secoué est un vrai traumatisme crânien infligé qui survient lorsqu'un un adulte - un homme dans 7 cas sur 10 - secoue un bébé par exaspération ou épuisement face à des pleurs qui ne se calment pas. 200 syndromes de bébé secoué se produiraient chaque année en France, un chiffre probablement fortement sous-estimé, précise la HAS, car le diagnostic peut être difficile, les signes évocateurs sont encore mal connus et la maltraitance n'est pas toujours envisagée. Les petites victimes sont des nourrissons de moins de 1 an, ou moins de 6 mois dans la majorité des cas.
Améliorer la détection pour éviter les récidives : Cette publication réalisée avec le concours de la Société française de médecine et de réadaptation (SOFMER) va apporter aux professionnels de santé des informations précises pour diagnostiquer ce syndrome, protéger l'enfant et prévenir ainsi contre les récidives du secouement, qui se produisent dans plus de 50 % des cas, proposer des messages leur permettant d'informer de manière systématique tous les parents sur les risques du secouement et les moyens de l'éviter et améliorer leur capacité de détection pour éviter les récidives.
Des symptômes neurologiques, mais aussi des signes moins spécifiques tels des vomissements ou une pâleur ou encore un changement inexpliqué du comportement du bébé, doivent permettre désormais aux professionnels de la Petite Enfance d'évoquer systématiquement le diagnostic de secouement.
Un examen clinique complet du nourrisson dénudé doit alors rechercher des signes de lésions encéphaliques et de lésions évocatrices de maltraitance et être complété par une imagerie cérébrale (scanner en urgence puis IRM) à la recherche d'un hématome sous-dural - souvent plurifocal - ou d'autres lésions cérébrales et par un examen du fond d'œil à la recherche d'hémorragies rétiniennes. Une grille de critères est proposée aux professionnels pour faciliter et hiérarchiser le diagnostic.
Prévenir aussi en signalant: Protéger l'enfant avant tout, c'est l'objectif principal, et cela en évitant les récidives qui interviennent dans plus de 50% des cas. Les autorités doivent être prévenues avec un signalement au Procureur de la République si le diagnostic est certain, hautement probable ou probable ou une information préoccupante au président du Conseil général si le diagnostic est possible.
Prévenir en informant les parents : Au moment de la sortie de la maternité, les jeunes parents pourraient être informés sur les pleurs du nourrisson, la possibilité d'en être exaspérés et les conséquences irréparables d'un acte de secouement. Ainsi, des campagnes d'information grand public pour sensibiliser le plus grand nombre à ce syndrome encore mal connu sont envisagées.
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