MÉDECINE RÉGÉNÉRATIVE : Le gecko sait aussi réparer son cerveau
Le gecko, une espèce de lézard occupe une place à part dans la recherche, un peu comme le rat taupe nu, en raison de qualités très particulières qui résultent de processus dont nous pourrions beaucoup avoir à apprendre. Cette équipe de l’Université de Guelph est la première à découvrir que les geckos léopards peuvent fabriquer très vite de nouvelles cellules cérébrales. En identifiant le type de cellules souches permettant aux geckos de produire si rapidement ces nouvelles cellules, et régénérer ainsi les zones du cerveau lésées après une blessure, l’équipe a bien là un modèle précieux pour la prise en charge des lésions cérébrales, et, plus largement, pour la gestion des plaies et la cicatrisation.
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Cette découverte pourra peut-être, un jour, contribuer au développement d’une thérapie permettant de remplacer les cellules cérébrales humaines perdues ou endommagées en raison d'une blessure, du vieillissement ou d'une maladie neurodégénérative. « Le cerveau est un organe complexe et il y a un besoin de bons traitements pour les lésions cérébrales, c'est donc un domaine de recherche très excitant », commente le Dr Matthew Vickaryous, professeur au Département des sciences biomédicales de l'Ontario Veterinary College.
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Pour observer et suivre les cellules dans le cerveau des geckos, les chercheurs ont injecté aux lézards une étiquette chimique incorporée dans l'ADN des cellules qui viennent d’être formées. En suivant ces cellules, les chercheurs ont pu identifier d’où « elles venaient », vers où elles migraient et quelles cellules spécialisées elles devenaient. Deux résultats retiennent leur attention, le nombre impressionnant de cellules souches présentes dans le cerveau du gecko et avec quelle rapidité de nouvelles cellules cérébrales sont produites.
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Un renouvellement rapide et constant des cellules du cerveau du gecko : ces travaux montrent en effet que les cerveaux de gecko renouvellent constamment les cellules de leur cerveau, - « un processus très peu efficace chez les humains »-. Ils fournissent des preuves de la formation de nouveaux neurones à partir de cellules souches présentes dans le cerveau du gecko. L’équipe identifie des cellules souches capables de produire régulièrement de nouvelles cellules cérébrales dans le cortex médial, une zone située à l'avant du cerveau, responsable de la cognition sociale et du comportement. Or cette zone du cerveau du lézard a une « contrepartie » bien étudiée dans le cerveau humain, l'hippocampe.
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Comprendre pourquoi certaines espèces, comme les geckos, peuvent remplacer les cellules du cerveau alors que d'autres espèces, comme les humains, n’en sont pas capable peut probablement ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques. « C'est certainement un domaine de recherche qui a le potentiel de changer la façon dont nous traitons les lésions cérébrales ».
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