MEDIATOR : 40 cas français confirmés, analysés et publiés de valvulopathie
Dès le 31 décembre dernier, l'European Journal of Echocardiography publiait l’analyse par des auteurs médecins des services de cardiologie des CHU de Brest, Amiens, Marseille, Nantes, Lille, Dijon, fde Paris- Bichat et Paris-Nord, de 40 cas de valvulopathie liés au benfluorex (Médiator) identifiés dans ces 8 centres hospitaliers. L’article, reçu le 7 octobre, accepté le 3 novembre, avait été publié le 31 décembre 2011 dans l’édition en ligne de la revue scientifique, elle-même publiée sous l’égide de l’European Association of Echocardiography. Dès octobre dernier, ces auteurs préconisaient un nouveau diagnostic chez les patients précédemment exposés au benfluorex et la nécessité de nouvelles études pour déterminer le risque après l’arrêt du traitement. L’objectif de cette publication était de rapporter les caractéristiques cliniques, les conséquences, les caractéristiques échocardiographiques, et les résultats pathologiques rencontrés chez les patients atteints de valvulopathie associée à l'exposition benfluorex dans un registre multicentrique français. 40 patients identifiés : 40 patients souffrant d'une maladie valvulaire restrictive inexpliquée, avec une exposition antérieure au benfluorex ont été identifiés à partir de 8 hôpitaux universitaires français. Les patients étaient en majorité des femmes (87,5%) âgées en moyenne de 57 ± 9 ans avec un IMC de 30 ± 7 kg / m²; 37,5% des sujets présentaient une insuffisance cardiaque de classe III-IV. La dose moyenne quotidienne de Benfluorex était de 415 ± 131 mg et la durée totale du traitement de 72 ± 53 mois. Les régurgitations aortiques (87,5 %), mitrales (82,5 %) étaient majoritaires, et sévères chez 29 patients (72,5%). La maladie valvulaire était multi-valvulaire dans 77,5 % des cas. L'hypertension artérielle pulmonaire a été identifiée dans 20 cas (50%). 15 patients (37,5%) ont du subir une chirurgie valvulaire. Pour les auteurs, l'analyse de ces 40 cas de valvulopathie associée au benfluorex démontrait que les conséquences cliniques peuvent être graves avec des symptômes sévères d'insuffisance cardiaque qui peuvent mener à un traitement chirurgical et même au décès. "La prévalence de cette maladie est probablement sous-estimée car elle peut être interprétée comme une valvulopathie rhumatismale, et non diagnostiquée chez des patients asymptomatiques", expliquent les auteurs.
Les auteurs concluaient, bien avant l'Afssaps : Le diagnostic doit être reconsidéré chez les patients exposés au benfluorex. Des études prospectives à plus grande échelle doivent être menées pour évaluer la prévalence, la relation dose-effet, et le risque possible de valvulopathie après l'arrêt du traitement.