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MEDIATOR : L'AFSSAPS a joué son rôle de police sanitaire, explique son Directeur

Actualité publiée il y a 13 années 8 mois 1 semaine
Afssaps

« Durant toutes ces années, l’agence n’a pas « co-géré » la police sanitaire, elle l’a tout simplement exercée », explique Jean Marimbert, directeur général de l’Afssaps, le 20 janvier, pour sa dernière intervention publique avant son départ et à l’occasion de l’ouverture des Ateliers Nationaux de la Qualité. Il exprime également son regret pour le feu de critiques qui a pu accabler les équipes de l’Afssaps au point qu’elles se sentent « humiliées par l’image caricaturale et terriblement injuste qui a été donnée récemment de leur travail collectif ». Cette déclaration intervient alors que le ministre de la Santé devrait rendre publique d'ici à la fin du mois une nouvelle liste de médicaments à risques et que les Entreprises du médicament viennent d’officialiser leur décision de suspendre la participation des laboratoires Servier au Leem.

Le départ proche de Jean Marimbert, après 7 années à la tête de l'Afssaps, se fait dans le contexte agité de l'Affaire du Mediator et de l'attention soudaine portée aux produits présents sur la liste du Plan de gestion des risques et d'autres procédures en France et à l'international (Requip®, Chantix).


Une déclaration axée sur la qualité nécessaire de la chaîne du médicament, des essais jusqu'à l'administration du produit au malade et son bon usage permis par la bonne prescription par les médecins et la bonne dispensation par les pharmaciens et par l'observance du patient : Cette démarche qualité a été amorcée par l'Afssaps depuis plusieurs années, à titre d'exemple le Plan de Gestion des Risques qui a été mis en place en 2005. Mais l'essentiel de la déclaration du Directeur général de l'Afssaps tourne autour d'une notion peu médiatisée en tant que telle, celle de police sanitaire des produits de santé. Pour J. Marimbert, l'exercice de la police sanitaire est une succession de phases de dialogue sur la portée des règles et la manière de bien les appliquer et donc le dialogue avec les opérateurs -dont les laboratoires- est une nécessité et non « synonyme de complaisance ».

Dialogue ne signifie pas « co-gestion » des missions de l'Afssaps avec les opérateurs économiques. Selon son D.G., qui se déclare offensé par les propos tenus à l'égard de son institution, l'Agence française du médicament aurait exercé totalement cette mission de « police sanitaire » et en toute indépendance.

C'est une question de qualité du processus d'évaluation et de préparation des choix et non une question de personne, se défend Jean Marimbert. C'est encore une fois répète-t-il lié à la qualité des échanges possibles entre les différents intervenants, laboratoires, médecins et professionnels de santé, Institutions sanitaires etc… mais aussi d'écoute « des positions minoritaires ou dissidentes ».

« De trop nombreux patients ont été trop longtemps exposés à un risque », reconnaît le patron de l'Agence sanitaire, certains en sont morts. Ainsi, la police sanitaire aurait exercée à de nombreuses reprises, pas toujours en accord avec les laboratoires mais sans pouvoir évacuer la nécessité de respecter le droit. En respectant les règles, l'Agence n'aurait pu toujours respecter le principe de précaution cela même qui lui serait reproché.

L'Afssaps se sent « humiliée » : En rendant « justice » à l'action de l'Afssaps, son responsable regrette les critiques dont ses équipes ont pu faire l'objet : « (…) trop d'agents de cet établissement public se sentent humiliés par l'image caricaturale et terriblement injuste qui a été donnée récemment de leur travail collectif ».

Jean Marimbert recommande que les laboratoires s'organisent de manière à pouvoir exercer de contrôle à tous les niveaux de développement et de production y compris par des audits systématiques de leurs fournisseurs et de contrôles sur place, par la réhabilitation des responsabilités du pharmacien-responsable qui n'est plus toujours, étant donnés la centralisation des décisions stratégiques actuelle des grands laboratoires. L'Afssaps saisira l'agence européenne (EMA) sur ce point et, au niveau local entamera une discussion avec l'Ordre des pharmaciens.