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MÉLANOME: Découverte de 2 gènes cibles impliqués dans la couleur de la peau

Actualité publiée il y a 12 années 3 mois 10 heures
Cell Report

L’identification du rôle clé de ces 2 gènes, BRAF et CRAF, dans le contrôle et le renouvellement des cellules de la peau ou mélanocytes responsables de la pigmentation, représente un pas de plus dans la compréhension et le traitement du mélanome. En inhibant ces gènes, les chercheurs de l’Inserm et du CNRS espèrent pouvoir éliminer les cellules souches cancéreuses responsables des récidives de mélanomes dont la cellule d'origine est le mélanocyte. Des conclusions publiées dans l’édition du 27 septembre de Cell Report.

Les mélanocytes, rappelle le communiqué de l'Inserm, sont les cellules qui permettent la pigmentation de la peau, des poils et des cheveux. Cette fonction de pigmentation protège du soleil. Un dysfonctionnement de ces cellules peut entrainer le développement de mélanomes.


En bloquant ces deux protéines chez la souris, les chercheurs sont parvenus, de souris noires, à obtenir des souris au pelage blanc, démontrant ainsi, le rôle clé des 2 gènes dans le développement des mélanocytes responsables de la pigmentation. Les chercheurs ont supprimé tour à tour l'expression de la protéine BRAF, puis celle d'une protéine de la même famille, CRAF, chez des souris au pelage noir. Chez les souris auxquelles les chercheurs ont supprimé seulement l'expression de BRAF ou seulement l'expression de CRAF dans la lignée de cellules donnant naissance aux mélanocytes, on n'observe pas de changement de pigmentation. Si les souris privées simultanément les deux gènes codant pour BRAF et CRAF ont également une couleur normale à la naissance, elles perdent petit à petit leur pigmentation au fur et à mesure de leur croissance, deviennent grises puis de plus en plus blanches. Les auteurs montrent que c'est la population de cellules souches, dont sont dérivés les mélanocytes qui disparaît progressivement chez les souris mutantes. Les protéines BRAF et CRAF, s'avèrent ainsi indispensables au maintien du cycle cellulaire des cellules souches de mélanocytes et pourraient donc représenter de nouvelles cibles possibles pour enrayer la formation des mélanomes.

CRAF, un autre "RAF" en cause : Si le gène BRAF qui code pour la protéine du même nom et déjà bien connu pour son rôle car muté dans plus de 50% des mélanomes, l'identification du rôle du second gène, CRAF est plus nouvelle. Car, si des progrès spectaculaires ont été obtenus ces dernières années dans le traitement de ce cancer grâce au développement d'inhibiteurs (dont vémurafénib -Zelboraf®), ciblant une enzyme, la kinase BRAF, activée par la mutation de BRAF, le cancer resurgit chez de nombreux patients, laissant penser aux chercheurs que BRAF n'est pas le seul acteur responsable du processus cancéreux. Pour l'auteur principal, Alain Eychène, « il s'agit de la première démonstration in vivo du rôle des protéines RAF dans l'auto-renouvellement de cellules souches normales ».

NB : A la suite des recherches menées sur cette résistance aux inhibiteurs de BRAF, notons également ce récent essai clinique, présenté au même moment dans le NEJM, d'un traitement combiné de 2 inhibiteurs qui vont désactiver 2 protéines, dont « le même » BRAF mais aussi MEK, situé sur la même voie de « croissance tumorale », pour contrer cette résistance au traitement chez les patients atteints de mélanome métastatique porteur de la mutation BRAF.


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