Découvrez nos réseaux sociaux
Actualités

MÉLANOME : Le test sanguin qui suit la réponse au traitement

Actualité publiée il y a 3 années 10 mois 1 semaine
The Lancet Oncology
Ce nouveau test pourra servir d'indicateur précoce, en pratique clinique, de la réponse au traitement chez les patients traités pour une forme agressive de cancer de la peau (Visuel Adobe Stock 114589392).

Ce test sanguin génétique développé au NYU Langone Health surveille les taux sanguins de fragments d'ADN libérés par les cellules tumorales mourantes, sur le principe de la biopsie liquide, « mais en plus précis ». Documenté dans le Lancet Oncology, ce nouveau test, qui sera prochainement soumis à approbation, pourra servir d'indicateur précoce, en pratique clinique, de la réponse au traitement chez les patients traités pour une forme agressive de cancer de la peau.

 

L’étude est menée auprès de patients dont certains présentaient des niveaux indétectables d'ADN tumoral circulant librement (ADNc) 4 semaines après le traitement médicamenteux de tumeurs de mélanome métastatique non résécables. L'étude montre que ces patients, qui présentaient tous des changements génétiques communs (mutations BRAFV600) liés au cancer, vivent presque 2 fois plus longtemps sans croissance cancéreuse que ceux qui continuent à présenter des taux détectables d’ADNc.

Un suivi en temps réel de la réponse au traitement 

Le délai habituel pour qu'une radiographie, une tomodensitométrie ou les autres examens standards puissent révéler si une tumeur se développe ou diminue en réponse au traitement, est en moyenne de 3 mois. Les niveaux d'ADNc peuvent permettre d’évaluer beaucoup plus rapidement la réponse à un traitement anticancéreux, explique l'auteur principal de l'étude, le Dr David Polsky : « Les résultats des tests sanguins permettent de soutenir la poursuite de la stratégie thérapeutique en cours ou appellent à envisager d'autres options ». La modification rapide du traitement est parfois nécessaire dans les formes agressives de mélanome, ajoute l’auteur.

 

La recherche de biomarqueurs, facilement lisibles, est un objectif partagé par de très nombreuses équipes de cliniciens, car ces analyses peuvent, lorsqu’elles sont possibles, apporter une image de l’évolution de la tumeur au fil du temps, plus précise que les scanners ou les biopsies. Dans le suivi du mélanome, une option fréquemment utilisée est la recherche, dans le sang, d'une enzyme appelée lactate déshydrogénase (LDH), cependant ce marqueur n’est pas suffisamment spécifique. Ainsi, jusque-là, aucun marqueur spécifique du mélanome n’avait été identifié. L'ADNc se confirme donc comme un candidat prometteur.

 

L’étude : l'équipe de recherche a analysé des échantillons sanguins de 2 essais cliniques impliquant 383 patients, tous traités par les médicaments dabrafenib et trametinib pour un mélanome métastatique non résécable avec mutations dans le gène BRAF. Les chercheurs ont mesuré les niveaux d'ADNc avant le traitement et un mois après le traitement. Les patients ont également passé des scans réguliers jusqu'à la fin du traitement. L’analyse montre que :

  • les patients avec 64 copies ou moins d'ADNc par millilitre de sang avant le traitement, sont susceptibles de bien répondre au traitement,
  • ces patients survivent près de 3 ans en moyenne ;
  • des niveaux supérieurs à ce seuil sont liés à une survie très réduite soit un peu plus d'1 an en moyenne.

 

Les promesses des biopsies liquides : la méthode fonctionne en ciblant les mutations les plus courantes de l’ADN trouvées dans les cellules de mélanome. Cet ADN muté se répand dans le sang environnant lorsque les cellules cancéreuses se décomposent. Ici, ce test sanguin surclasse la LDH pour prédire la récidive du mélanome, ainsi que pour suivre la progression du cancer. Le test permet en effet de détecter l'ADNc chez 93% des patients. Ces résultats sont également reproduits dans un deuxième groupe de patients au même stade de la maladie, recrutés dans le cadre d’un autre essai clinique.

 

« Bien que ce test basé sur les gènes se concentre sur les tumeurs avec mutations BRAFV600, nous pensons qu'il sera également adaptable aux mélanomes caractérisés par d'autres mutations, telles que dans les gènes NRAS et TERT, qui sont également couramment mutés dans cette maladie ». Ces données soutiennent une prochaine demande d'approbation pour une prochaine utilisation clinique.

N.B. Cette étude a été soutenue par Novartis Pharmaceuticals Corporation


Autres actualités sur le même thème