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MÉLANOME: Pourquoi, même sans U.V., les roux ont un risque plus élevé

Actualité publiée il y a 12 années 1 mois 3 semaines
Nature

Un pigment de la peau, associé à une oxydation et des dommages à l’ADN pourrait favoriser le développement du mélanome même sans exposition aux rayons U.V. C’est la toute nouvelle explication au risque élevé de mélanome bien établi chez les personnes aux cheveux roux et à la peau claire, apportée par cette étude du Massachusetts General Hospital, soutenue par les National Institutes of Health (NIH). Cette recherche, publiée dans l’édition du 30 octobre de la revue Nature met l’accent sur un mécanisme associé à la pigmentation rousse de la peau, qui contribue directement et de manière autonome au développement d'un mélanome.

Ce pigment du blond et roux participe activement à la formation du mélanome, selon le Dr David Fisher, chef de service Dermatologie à l'Hôpital général de Montréal, professeur à la Harvard Medical School et auteur de l'article. « Nous savions depuis longtemps que les personnes aux cheveux roux et à la peau claire ont ce risque plus élevé de mélanome, nous venons d'identifier un nouveau mécanisme qui contribue à l'expliquer et nous apporte une nouvelle voie pour développer de meilleurs écrans solaires qui ciblent directement ce risque associé à la pigmentation, tout en continuant à protéger contre les rayons UV, ce qui reste la priorité de la prévention contre le mélanome et d'autres cancers de la peau ».


Plusieurs types de mélanine apportent cette pigmentation à la peau, l'eumélanine apporte le brun foncé ou noir et la phéomélanine qui donne une pigmentation du blond au rouge est le pigment prédominant chez les personnes aux cheveux roux, avec des taches de rousseur et la peau claire. La phéomélanine est connue pour être moins efficace que l'eumélanine pour protéger contre les rayons UV, mais l'incidence du mélanome chez les individus à peau claire n'est pas entièrement expliquée par cette protection UV limitée.

A la recherche de nouveaux facteurs explicatifs du risque de mélanome, les chercheurs du Massachusetts General Hospital ont activé sur 2 lignées de souris génétiquement identiques, à l'exception du gène qui contrôle le type de mélanine produite, l'oncogène BRAF associé au mélanome. Les chercheurs constatent qu'en quelques mois, la moitié des souris « rousses » ont développé des mélanomes vs de rares souris brunes. Alors que les souris n'avaient pas été exposées au rayonnement UV, les auteurs se sont donc posé la question de la responsabilité du pigment rouge. Lorsqu'ils éliminent génétiquement la production de ce pigment rouge, les souris ne développent plus de mélanomes, ce qui suggère qu'un composant du pigment lui-même peut conduire au mélanome. En examinant la peau de souris rousses, les chercheurs découvrent alors des dommages à l'ADN produits par des dérivés réactifs de l'oxygène, eux-mêmes associés à la production du pigment rouge. Ce mécanisme associé à la rousseur serait donc responsable de la formation de mélanomes.

Des traitements antioxydants pourraient contrer ce mécanisme : Mais, «les actions des traitements antioxydants ne sont pas toujours très prévisibles et dans certains cas, on voit même augmenter les dommages oxydatifs ». Ceci dit, c'est un vrai nouvel indice qui permet de mieux comprendre le développement du mélanome chez les individus roux ou à peau claire. En conclusion, bloquer les rayons UV – ce qui reste la priorité- pourrait ne pas toujours être suffisant.

Source: Nature doi:10.1038/nature11624 31 October 2012 An ultraviolet-radiation-independent pathway to melanoma carcinogenesis in the red hair/fair skin background (Vignette @NIH “Melanoma cell”)

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