MÉMOIRE: Le gène qui efface les mauvais souvenirs
Cette recherche du Massachusetts Institute of Technology (MIT) identifie un gène essentiel impliqué dans l'extinction de la mémoire. Cette découverte, présentée dans l’édition du 18 septembre de la revue Neuron, pourrait conduire à de nouveaux traitements du syndrome de stress post-traumatique.
Le processus d'extinction de la mémoire qui se produit avec le remplacement de souvenirs plus anciens par de nouvelles expériences, serait possible grâce au gène Tet1, dont le rôle essentiel à ce processus, vient d'être identifié par cette équipe du MIT. En renforçant l'expression de ce gène, qui semble contrôler un petit groupe d'autres gènes impliqués, il devrait être possible de favoriser ce processus chez les patients atteints du syndrome de stress post-traumatique, explique Li- Huei Tsai, auteur principal de l'étude.
Tet1 permet de gommer les vieux souvenirs : Sur des souris privées de gène Tet1, les chercheurs ont constatent que les souris restent parfaitement capables de former de nouveaux souvenirs et d'apprendre de nouvelles tâches mais leur processus d'extinction de la mémoire se trouve significativement modifié.
Lorsque les chercheurs conditionnent les souris à craindre une cage en particulier où elles ont reçu de légers chocs électriques, au bout d'un certain temps sans choc, les souris avec des niveaux normaux de Tet1 n'ont plus peur de la cage et de nouveaux souvenirs ont remplacé les anciens.
En revanche, les souris privées de Tet1 restent craintives et ne parviennent pas à effacer leurs vieux souvenirs. De la même manière, dans une autre expérience impliquant la mémoire spatiale, les chercheurs constatent que ces souris sans Tet1 ayant appris à naviguer dans un labyrinthe d'eau ne parviennent pas ensuite à effacer ces données de leur mémoire.
Comment agit Tet1 ? Tet1 modifie les niveaux de méthylation de l'ADN, ce qui modifie l'expression de différents gènes. L'équipe constate ainsi chez les souris dépourvues de Tet1, les niveaux de suppression de la méthylation sont beaucoup plus faibles dans l'hippocampe et le cortex, 2 zones clés de l'apprentissage et de la mémoire. Ces modifications touchent particulièrement l'expression d'environ 200 gènes jugés essentiels pour la formation de la mémoire. Les chercheurs travaillent maintenant à la recherche de moyens d'augmenter artificiellement les niveaux de Tet1 pour favoriser « l'extinction de la mémoire ».
Source: Neuron 18 September 2013 10.1016/j.neuron.2013.08.003 Tet1 Is Critical for Neuronal Activity-Regulated Gene Expression and Memory Extinction
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