MÉNINGITE B : Enfin, bientôt un vaccin contre le méningocoque B
Le laboratoire Novartis vient de soumettre une demande d’autorisation de mise sur le marché dans l’UE pour Bexsero®, un vaccin multicomposants contre le méningocoque B, premier vaccin ayant le potentiel d’offrir une large couverture contre de nombreuses souches circulantes du méningocoque B responsables de maladies mortelles. Les données actuelles montrent que Bexsero protègerait contre 77 % (intervalle de confiance à 95 %, 66-91 %) des plus de 800 souches pathogènes du méningocoque B qui ont été isolées en Europe.
Des vaccins autorisés sont disponibles pour protéger contre les infections méningococciques causées par les sérogroupes A, C, W135 et Y12 ; L'incidence mondiale d'infection à méningocoque B estestimée entre 20.000 et 80.000 cas par an, avec un taux de mortalité de 10 %. En Europe, ce méningocoque est responsable de près de 80 % des cas d'infections méningococciques et menace plus particulièrement les nourrissons chez qui le risque d'infection est le plus élevé. L'infection à méningocoque invasive est une maladie subite et foudroyante qui peut entraîner le décès dans les 24 à 48 heures suivant l'apparition des premiers symptômes. Cause majeure de méningite bactérienne et de septicémie, l'infection peut laisser de graves séquelles, telles que des lésions cérébrales, des difficultés d'apprentissage, pertes d'audition et aller jusqu'à l'amputation de membre.
Ce nouveau vaccin, Bexsero® (vaccin méningococcique B multicomposants, appelé antérieurement 4CMenB) a été testé sur plus de 7.500 sujets dont des nourrissons à partir de deux mois, des adolescents et des adultes. Bien que leur proportion ait baissé au cours des dernières années, les méningocoques du sérogroupe B restent prédominants en France, soit la moitié des cas signalés et sont à l'origine de 72% des méningites en Europe. Comme aucun vaccin commercialisé en France ne permettait d'immuniser la population contre cette souche B, en 2006, le ministère de la santé recommandait l'utilisation d'un vaccin particulier fabriqué uniquement par l'institut norvégien de santé publique et ne disposant alors pas d'AMM. Bexsero® viendrait donc répondre à un véritable besoin de santé.
La diversité considérable des souches du méningocoque B dans le monde a été l'un des principaux défis de son développement. Ses 4 composants antigéniques ont été sélectionnés parce que majoritairement présents dans la majorité des souches du méningocoque B qui circulent dans le monde. Les premières données confirment sa capacité à protéger les nourrissons vaccinés à l'âge de 2, 4, 6 et 12 mois contre les souches pathogènes du méningocoque B et montrent que Bexsero protège potentiellement contre 77 % (intervalle de confiance à 95 %, 66-91 %) des plus de 800 souches pathogènes du méningocoque B qui ont été isolées en Europe. Chez les nourrissons, les études ont montré que Bexsero pouvait être co-administré avec d'autres vaccins de routine dans le cadre d'une adaptation du calendrier vaccinal. Utilisant la technique de la vaccinologie inverse qui décode le patrimoine génétique (séquençage du génome) du méningocoque B, il a été constitué à partir des protéines les plus à même de constituer des candidats vaccins à large efficacité.
Une fois l'autorisation accordée par l'Agence européenne (EMA), Bexsero serait le premier vaccin à large couverture contre différentes souches du méningocoque du sérogroupe B (MenB), autorisé dans la prévention des infections bactériennes causées par cette bactérie dans toute l'Union Européenne (UE). Ce vaccin viendra compléter le portefeuille de Novartis (1).