MÉNOPAUSE : Bouffées de chaleur au début ? Alors réduction du risque cardiaque
Les bouffées de chaleur pourraient être un signe favorable… pour le risque de crise cardiaque et d'AVC. Mais à condition de présenter ces symptômes dits vasomoteurs, en début de ménopause et qu’ils soient non persistants. Car selon cette étude menée par des chercheurs de plusieurs institutions américaines, le National Heart, Lung, and Blood Institute, le National Institutes of Health and le Departement of Health and Human Services, sur plus de 60.000 femmes, les symptômes liés à la ménopause seraient associés à une modification du risque cardiaque réduit, favorable ou non, selon le moment où les symptômes sont observés. Des conclusions publiées dans la revue scientifique Menopause, éditée par la North American Menopause Society.
Cette étude cohorte qui a évalué les symptômes de la ménopause, tels que les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes, sur 60.027 femmes américaines âgées en moyenne de 63 ans sur une durée de 9,7 années pour confirmer une association entre leurs symptômes et le risque d'événements cardiovasculaires, ou de décès dus à une cause conclut que les symptômes sont associés à une évaluation des risques soit diminuée ou augmentée, selon le moment où ils apparaissent.
Les chercheurs ont travaillé sur les données de l'étude WHI en cours (WHI-OS study) qui de 1994 à 1998, a porté, au total, sur 93.676 femmes de 40 cliniques. Cette étude de cohorte comprend un échantillon très représentatif de femmes qui éprouvent des symptômes vasomoteurs. Au début de l'étude, les participantes ont rempli des questionnaires sur leur mode de vie, leur état de santé, leurs mensurations et leur tension artérielle. Sur les 93.676 femmes ménopausées initialement inscrites, 78.249 n'avaient pas d'antécédents de maladies cardiovasculaires ou de cancer. De ce nombre, 77 631 (99,2%) ont communiqué des informations sur des symptômes vasomoteurs au début de l'étude et 60 773 (77,7%) ont communiqué des informations sur des symptômes vasomoteurs au début de leur ménopause. L'analyse de l'étude ne comprenait que les 60.027 femmes qui remplissaient tous ces critères.
Quels résultats ?
· 31,3% (18.799) n'avaient jamais connu de symptômes vasomoteurs ;
· 41,2% (24.753) en avaient éprouvé au début de leur ménopause mais qui ont disparu avant le début de l'étude (dénommés premiers symptômes) ;
· 25,1% (15.084) avaient présenté des symptômes vasomoteurs persistants depuis la ménopause, tant au début de la ménopause et qu'à l'inscription (dénommés symptômes persistants) ;
· 2,3% (1.391) n'avaient pas présenté de symptômes au début de la ménopause, mais en présentaient au moment de l'inscription à l'étude (dénommés symptômes tardifs) ;
· Les femmes qui ont éprouvé les premiers symptômes au début de leur ménopause, non persistants, présentent un risque significativement réduit de maladies cardiovasculaires (OR 0,89 (AVC 0,83)) ;
· Les femmes présentant des symptômes vasomoteurs persistants, aucune association significative n'a été confirmée ;
· Les femmes qui ont présenté des symptômes tardifs présentent un risque accru de grands événements coronariens (OR 1,32, IC 95% 1,01 à 1,71), un risque accru de maladies cardiovasculaires (OR 1,23, IC 95% 1,00 à 1,52), et un risque accru de décès toutes causes (OR 1,29, IC 95% 1,08 à 1,54).
Les symptômes vasomoteurs de début de ménopause et non persistants sont donc associés à une diminution du risque d'accident vasculaire cérébral, d'événements cardiovasculaires et de décès toutes causes confondues. Les symptômes vasomoteurs tardifs sont associés à un risque accru de maladie coronarienne et de décès toutes causes confondues.