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MÉNOPAUSE : Pourquoi le bon cholestérol pas toujours cardioprotecteur

Actualité publiée il y a 6 années 2 mois 3 semaines
Arteriosclerosis, Thrombosis, and Vascular Biology
Chez les femmes ménopausées, une concentration plus élevée de particules de HDL est associée à un risque plus faible d'athérosclérose

Le « bon cholestérol » -ou lipoprotéines de haute densité (HDL : high density lipoprotein) - responsable du transport du cholestérol vers le foie et donc protecteur contre l'accumulation de cholestérol dans les vaisseaux sanguins, n'est pas toujours cardioprotecteur. En effet, selon ces épidémiologistes de l'Université de Pittsburgh, les facteurs post-ménopausiques pourraient avoir un impact sur les qualités cardioprotectrices des lipoprotéines de haute densité et la mesure traditionnelle du bon cholestérol ne permettrait donc pas d’obtenir une estimation précise du risque de maladie cardiaque chez les femmes ménopausées.

 

En résumé, si les facteurs post-ménopausiques peuvent donc avoir un impact sur les propriétés cardioprotectrices du cholestérol HDL, de bons niveaux de HDL peuvent ne pas se traduire par un risque réduit de maladies cardiovasculaires chez les femmes âgées.

 

Les HDL sont une famille de particules présentes dans le sang dont les tailles et les teneurs en cholestérol varient. Le HDL a traditionnellement été évalué comme le cholestérol total porté par les particules de HDL. Toutefois, le cholestérol HDL ne reflète pas nécessairement la concentration globale, la distribution ou le contenu et la fonction des particules de HDL. De précédentes recherches ont précisé les caractéristiques cardioprotectrices du HDL, soit transporter les graisses loin du cœur, ce qui réduit l'accumulation de plaque et donc le risque de maladies cardiovasculaires. « Si le cholestérol total HDL est encore utilisé pour prédire le risque de maladie cardiovasculaire », explique l'auteur principal, le Dr Samar R. El Khoudary, professeur agrégé à Département d'épidémiologie de la Pitt Public Health, « cette étude suggère que les cliniciens doivent examiner de plus près le type de HDL chez les femmes d'âge moyen et plus âgées, parce que chez ce groupe de patients, un HDL élevé n'est pas toujours aussi protecteur ».

 

HDL, un marqueur pas toujours juste du risque cardiaque : l’étude est menée auprès de 1.138 femmes âgées de 45 à 84 ans, participant à la cohorte MESA (Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis), une étude soutenue par les National Institutes of Health (NIH). L'analyse confirme que la mesure traditionnelle du « bon cholestérol », le cholestérol HDL, ne permet pas d’obtenir une image précise du risque de maladie cardiaque chez les femmes ménopausées.

 

La ménopause bouleverse l’équilibre vasculaire : les femmes sont sujettes à toute une série de changements physiologiques dans leurs hormones sexuelles, leurs niveaux de lipides, les dépôts de graisse corporelle et leur santé vasculaire au cours de la période de transition vers la ménopause. La diminution de l'œstrogène notamment, une hormone sexuelle cardioprotectrice, ainsi que d'autres changements métaboliques, peuvent déclencher une inflammation chronique au fil du temps, ce qui peut altérer la qualité des particules de HDL.

 

Une relation inattendue entre HDL et la ménopause : lorsque l’étude se concentre sur 2 mesures spécifiques du HDL, elle conclut que chez les femmes ménopausées, le cholestérol HDL n'est pas toujours cardioprotecteur. Ainsi, entrent en jeu, dans la relation, le nombre et la taille des particules de HDL et le cholestérol total porté par les particules de HDL. Mais également l'âge de la « postménopause ». Ainsi,

  • l'association néfaste du cholestérol HDL et du risque d'athérosclérose s’avère plus évidente chez les femmes plus âgées à la ménopause,
  • une concentration plus élevée de particules de HDL est associée à un risque plus faible d'athérosclérose ;
  • un nombre plus élevé de petites particules de HDL s’avère bénéfique chez les femmes ménopausées ;
  • ces résultats persistent quel que soit l'âge et l’antériorité de la ménopause.

 

 

Les grandes particules de HDL évoquent un risque accru de maladie cardiovasculaire à l’approche de la ménopause. Durant cette période de la vie, la qualité des HDL peut être réduite, augmentant ainsi chez les femmes, le risque d’athérosclérose ou de maladie cardiovasculaire. Au fur et à mesure que les femmes s'éloignent de cette période de transition, la qualité du HDL peut se rétablir et le HDL redevenir plus cardioprotecteur.

 

Bref, gare à l’analyse simpliste du HLD dans la période périménopausique. L’équipe poursuit ses recherches pour mieux identifier les mécanismes biologiques qui contribuent à ces changements de « qualité » du bon cholestérol, afin que la contribution cardioprotectrice du bon cholestérol à la santé des femmes ménopausées puisse être clarifiée.


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