MERS-COV: De la chauve-souris à l'homme, le mécanisme de transmission décrypté
En identifiant le mécanisme de transmission du coronavirus MERS, de la chauve-souris à l'homme, ces chercheurs de l'Université de Minnesota et d’autres instituts, confirment aussi la chauve-souris comme réservoir du virus. Ces nouvelles données, présentées dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS), ont d’importantes implications pour la prévention de la propagation du virus.
Le coronavirus MERS a été diagnostiqué pour la première en 2012. Depuis, il a entraîné 837 cas d'infection confirmés en laboratoire dont « au moins » 291 décès -soit un taux de létalité > 40%-, selon le dernier bilan épidémiologique de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), du 23 juillet dernier. En 2013, une étude de l'Université Columbia, publiée dans la revue Emerging Infectious Diseases puis une étude de 2013 du Wellcome Trust Sanger Institute, publiée dans le Lancet avaient déjà suggéré que l'ancêtre commun des souches des différents cas analysés pourrait être originaire des chauves-souris.
Les chercheurs savaient que le virus infecte les cellules humaines en se liant à une molécule réceptrice appelée dipeptidylpeptidase-4 (DPP-4) avant de pénétrer dans les cellules humaines. Cependant, le processus de transmission à l'homme restait à éclaircir. Les chercheurs sont donc partis d'un virus isolé chez les chauves-souris, si possible apparenté à MERS mais sans avoir le potentiel de transmission à l'Homme. Ce virus, HKU4 a fourni un bon modèle pour comprendre le processus de transmission de MERS de la chauve-souris à l'Homme puis de transmission interhumaine.
Après avoir « comparé » MERS et HKU4, les chercheurs identifient 2 indicateurs de la transmissibilité de MERS :
· Si MERS et HKU4 reconnaissent le même récepteur DPP-4, MERS reconnaît mieux la DPP-4 d'origine humaine alors que HKU4 utilise mieux la DPP-4 de chauve-souris.
· Si les 2 virus savent pénétrer à partir du site de liaison DPP4 sans problème dans des cellules de chauve-souris, MERS a moins de difficulté que HKU4 à pénétrer dans les cellules humaines, une fois connecté au récepteur DPP4.
Des observations qui confirment la chauve-souris comme vecteur et réservoir viral et qui décryptent l'adaptation de MERS aux cellules humaines. Elles suggèrent aussi …que HKU4 pourrait aussi faire ce même travail d'adaptation et infecter des cellules humaines, ouvrant ainsi l'hypothèse plus large du risque d'infection par de nouveaux virus de chauves-souris et appelant donc à leur surveillance.
Source: PNAS 2014 doi: 10.1073/pnas.1405889111 Receptor usage and cell entry of bat coronavirus HKU4 provide insight into bat-to-human transmission of MERS coronavirus
Pour en savoir plus sur le virus MERS-COV
Lire aussi : TRANSMISSION VIRALE: Ces chauves-souris à la fois réservoir et vecteur -
Autres actualités sur le même thème
-
EBOLA: Un vaccin basé sur la souche 2014 passe la phase I
Actualité publiée il y a 9 années 7 mois -
Fibrillation auriculaire et AVC: 70 associations de 39 pays pour une prévention mondiale
Actualité publiée il y a 12 années 6 mois70 associations de patients et de professionnels provenant de 39 pays lancent une action mondiale de prévention des accidents vasculaires cérébraux causés par... -
BUREAU et SÉDENTARITÉ: La solution stand-up, une piste à étudier
Actualité publiée il y a 9 années 1 mois -
TRAUMATISMES CRÂNIENS: Cyclistes, pourquoi ne mettez-vous pas de casque?
Actualité publiée il y a 12 années 8 moisLes cyclistes représentent 5 % des tués et 6 % des blessés graves en ville, la plupart souffrant alors d’un traumatisme crânien. Mais pourquoi la majorité des...