MERS-COV: L'hypothèse d'une transmission aérienne du virus
En détectant des fragments génétiques du nouveau coronavirus MERS-CoV dans l'air d'une grange de dromadaires d'Arabie Saoudite, ces chercheurs suggèrent l’hypothèse d’une transmission possible du virus par voie aérienne. Leurs travaux, publiés dans mBio ®, la revue de l'American Society for Microbiology, appellent à de nouvelles recherches et de nouvelles mesures de prévention.
A mi-juillet, 834 cas confirmés en laboratoire d'infection par le MERS-CoV, avec au moins 288 décès associés, ont été officiellement notifiés à l'Organisation mondiale de la Santé. L'OMS a déjà recommandé aux personnels soignants le respect de mesures de protection contre les gouttelettes en cas de soins à des patients présentant des symptômes d'infection respiratoire aiguë, dont le port d'une protection oculaire pour s'occuper de cas probables ou confirmés d'infection et la mise en œuvre de précautions aériennes lors de l'exécution de procédures générant des aérosols.
Les chercheurs ont analysé 3 échantillons d'air recueillis sur 3 jours consécutifs en novembre 2013, dans une grange de dromadaires appartenant à un patient infecté puis décédé de l'infection. 4 des 9 dromadaires présentaient des signes d'écoulement nasal dans la semaine précédant l'apparition des symptômes. (Car l'homme en question avait demandé un médicament pour ses chameaux malades 7 jours avant ses symptômes). L'analyse par réaction PCR (Polymerase Chain Reaction) montre que le premier échantillon d'air contient des fragments génétiques de MERS-CoV.
Le même jour, l'un des dromadaires était testé positif pour la maladie.
Des expériences complémentaires confirment la présence de séquences génétiques MERS-CoV-spécifiques dans le premier échantillon d'air et constatent que ces fragments sont à 100% identiques aux fragments détectés chez le patient et son dromadaire.
La détection de molécules MERS-CoV en suspension mérite de nouvelles recherches mais aussi mesures de prévention de la transmission par voie aérienne, concluent les auteurs. L'étude documente aussi la responsabilité du dromadaire comme réservoir et dans la transmission de la maladie. Les chercheurs appellent à resserrer les mesures de prévention pour tous eux qui s'occupent ou travaillent avec des dromadaires mais aussi pour les personnes qui peuvent être en contact fortuit avec les animaux. Enfin, la pasteurisation du lait de chamelle et la cuisson à point de la viande de chameau sont fortement recommandées.
Source: mBio via Eurekalert (AAAS) Middle East Respiratory Syndrome coronavirus detected in the air of a Saudi Arabian camel barn
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