MICROCHIRURGIE PLASTIQUE : La formation sur modèles biologiques n’est-elle pas un peu dépassée ?
La plupart des études sur les médicaments passent par des tests chez l’animal, la plupart des formations chirurgicales aussi. Mais avec l’émergence de nouvelles techniques de simulation, le modèle animal n’est-il pas aujourd’hui dépassé ? Travailler sur des modèles non-biologiques ne serait-il pas plus éthique ? Cette équipe de la McGill University plaide pour le développement de nouvelles méthodes de formation en chirurgie, ici précisément en microchirurgie plastique et reconstructive. Les nouvelles techniques de formation par simulation permettent en effet non seulement de réduire les coûts mais aussi d'épargner les « modèles biologiques » ou animaux encore couramment utilisés pour la formation en microchirurgie. Cette photographie des simulateurs non biologiques utilisés pour la formation à la microchirurgie en chirurgie plastique, présentée dans la revue Plastic and Reconstructive Surgery, démontre l’efficacité de ces « nouvelles » méthodes pour l'acquisition et la mémorisation d'habiletés en microchirurgie, où la marge d'erreur possible est infime.
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La microchirurgie est une technique complexe et exigeante, qui fait appel à des instruments miniatures, des fils de suture aussi fins qu'un cheveu et à des microscopes perfectionnés. Elle permet notamment de réparer de petits vaisseaux et nerfs lésés à la suite d'un trauma ou de reconstruire un tissu ou un organe avec son système vasculaire. La maîtrise des compétences et des gestes nécessaires nécessite une formation répétitive et intensive.
L'approche « voir, faire, enseigner » mais à partir de modèles non biologiques
La simulation est largement utilisée pour former les médecins et les professionnels de santé dans de nombreuses spécialités. La formation par simulation existe aussi en microchirurgie où elle utilise principalement des modèles animaux vivants et morts avec des enjeux d'ordre financier, pratique, éthique et d'accessibilité.
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Passer à des « modèles non biologiques » pour la formation par simulation, en microchirurgie, c’est la recommandation du Dr Stephanie Thibaudeau, professeur de chirurgie à l'Université McGill, l’auteur principal de cette étude. L’étude présente un état des lieux actualisé et complet de tous les simulateurs non biologiques utilisés pour la formation à la microchirurgie en chirurgie plastique et montre, à travers l’examen de la littérature sur le sujet, toute l’efficacité de ce type de formation en microchirurgie : les avantages des simulateurs non biologiques apparaissent nombreux : leur plus grande disponibilité, une facilité d'installation -une fois pour toute-, une flexibilité (arrêter puis reprendre la formation), un coût et un entretien minimes, l’absence de risques biologiques, leur portabilité…
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« Enfin, travailler sur ces modèles non biologiques s'avère plus éthique. »
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L’utilisation de modèles non-animaux permettrait ainsi de réduire de moitié le nombre d'animaux nécessaires pour la formation en microchirurgie, et se traduirait par une performance équivalente de la formation. La réduction des coûts de formation pourrait atteindre 50% du budget actuel.
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Il reste à travailler sur la conception de programmes basés sur différents simulateurs non biologiques, en tirant au mieux parti des technologies émergentes, soulignent les chercheurs.
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