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MIGRAINES et maux de tête : Mêmes capacités cognitives

Actualité publiée il y a 13 années 11 mois 1 semaine
Inserm- British Medical Journal

Les personnes qui souffrent de migraines ou de céphalées peuvent être rassurées, elles ne connaîtront pas un déclin cognitif plus précoce ou plus important. Car si des travaux récents sous IRM d’étude du cerveau montrent que ces patients présentent plus fréquemment des lésions de micro-vaisseaux du cerveau, pour autant, ces lésions n’augmentent pas le risque de déclin cognitif, affirment les auteurs de cette étude, dont des chercheurs de l’Inserm, de l’AP-HP et de la Harvard Medical School (Boston). Cette conclusion rassurante est publiée dans l’édition du 18 janvier du British Medical Journal.

On estime qu'environ 12% des adultes et de 5 à 10% des enfants sont atteints de migraine, soit 11 millions de personnes en France. Il existe deux types de migraine, la migraine sans aura, de loin la plus fréquente, et la migraine avec aura (15% des migraines)*. Ces maux de tête importants et à répétition sont associés à une présence plus forte de petites lésions cérébrales détectables par imagerie du cerveau (IRM).


Ces lésions des micro-vaisseaux du cerveau peuvent être de différentes natures: hypersignaux de la substance blanche et, plus rarement, infarctus silencieux conduisant à la perte de tissu de la substance blanche. Ces lésions résultent de la détérioration des petites artères cérébrales qui irriguent la substance blanche du cerveau, le matériau qui assure, entre autres, le passage d'informations entre les différentes parties du cerveau. Ces lésions sont observées chez toutes les personnes âgées avec une gravité très variable et plus importante chez les personnes souffrant d'hypertension et diabète. A la clé, des complications telles qu'une détérioration cognitive, un risque accru de maladie d'Alzheimer, la dépression, les troubles de la mobilité et un risque accru d'accident vasculaire cérébral.

L'équipe de recherche coordonné par Christophe Tzourio, directeur de l'Inserm-Université Pierre et Marie Curie (UMR 708 "Neuroépidémiologie»), a avancé l'hypothèse que les migraines pourraient «dommage» le cerveau. Leur étude a porté sur plus de 800 personnes âgées de plus de 65 ans, recrutées à Nantes, suivies sur une période de 10 ans, qui ont subi une IRM cérébrale, ont été interrogées sur leurs maux de tête par un neurologue et ont subi des tests cognitifs d'orientation dans le temps et l'espace, de mémorisation à court terme et de capacité et de vitesse pour effectuer des tâches spécifiques.

Les résultats montrent que 21% des gens souffrent ou ont souffert de violents maux de tête au cours de leur vie. Pour plus de 70% d'entre eux, il s'agit de migraines, dont certains sont avec aura*. L'IRM pour les participants ayant des maux de tête graves confirme qu'ils sont deux fois plus susceptibles de présenter une grande quantité de lésions micro-vasculaires du cerveau, mais sans maux de tête. Cependant, les scores cognitifs restent identiques pour les personnes avec ou sans maux de tête sévères et pour ceux ayant ou non des lésions microvasculaires cérébrales.

«C'est un résultat très rassurant pour les nombreuses personnes qui souffrent de migraines. En dépit de la présence accrue de lésions de micro-vaisseaux du cerveau, ce trouble n'augmente pas le risque de déclin cognitif », conclut Tobias Kurth, auteur principal de l'étude.

* On désigne sous ce terme médical la perception par les personnes qui souffrent de ce type de mal de tête de points lumineux ou de taches noires devant les yeux (phosphènes) accompagnés de la sensation de picotements dans les bras ou les jambes, ceci de façon prémonitoire (prodromes) juste avant la crise migraineuse.