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MOBILITÉ de la personne âgée : Et si on commençait par le domicile ?

Actualité publiée il y a 5 années 3 mois 5 jours
Prévention
 Il est donc important de mettre au point des interventions qui vont encourager et faciliter l’utilisation des aides à la mobilité pour améliorer la qualité de vie en particulier au domicile

La prévalence des troubles de la mobilité va probablement augmenter avec le vieillissement de la population et la hausse de l'obésité. Pourtant, « se mouvoir et maintenir une bonne posture » fait partie des 14 besoins humains définis par Virginia Henderson. Un besoin défini précisément par « la capacité d’une personne à se déplacer seule ou avec des moyens mécaniques, de connaître les limites de son corps et d’aménager son domicile de façon adéquate ». Il est donc important de mettre au point des interventions qui vont optimiser l'accessibilité et encourager l’utilisation des aides à la mobilité, pour préserver la qualité de vie en particulier au domicile (1).

 

Si la plupart des gens souhaitent pouvoir vivre une vie longue et autonome, sans invalidité ou handicap, avec l'âge, les maladies chroniques et les limitations fonctionnelles associées augmentent le risque de perte de mobilité, entraînant une situation de sédentarité forcée. La personne âgée peut rester confinée à la maison, parfois même dans une pièce unique : « Sarah, une dame âgée m’attendait avec son déambulateur dans l’entrée. Les escaliers la confinaient au rez-de-chaussée car elle était dans l’incapacité de les monter avec son handicap. Mon travail consistait à l’aider à se déplacer », témoigne un soignant, dans le Journal of Preventive Medicine (2).

Mobilité « rime » avec énergie, mémoire et qualité de vie

La mobilité, un besoin primaire : la mobilité est une nécessité pour accomplir les actes du quotidien et répondre de manière autonome à ses besoins. Le mouvement physique lui-aussi favorise le vieillissement en bonne santé. Et, du point de vue physiologique, la marche, notre premier mode de déplacement, est le résultat du fonctionnement combiné de nos systèmes musculosquelettique, cardiorespiratoire, sensoriel et neural. La perte de mobilité avec l’âge affecte donc en retour le maintien de ces différents systèmes (3).

 

Perte de mobilité et chutes, un cercle vicieux : l’incidence des chutes chez les personnes âgées de plus de 65 ans est considérable et estimée en population générale à plus de 30 % ! Environ 20 % des chutes chez les personnes âgées sont suivies d’une intervention médicale et débouchent sur une perte de mobilité (4). Ainsi, les chutes et la perte de mobilité sont des déterminants majeurs de déclin fonctionnel chez les personnes âgées vivant à domicile. Enfin, il existe une association significative et démontrée entre la réduction de la mobilité, le nombre de chutes, la perte d’autonomie et le décès.

 

Perte de mobilité et fragilité, une association redoutable : plusieurs études ont confirmé la force de cette association inévitable ; la perte de mobilité entraîne immanquablement une progression de la fragilité. Une étude longitudinale (5) sur le grand âge (80 ans et plus), révèle que la fragilité apparaît lorsque 2 seulement des 5 dimensions : mobilité, troubles physiques, capacités sensorielles, mémoire, et énergie, sont réunies. Là encore, les corrélations les plus significatives constatées chez les personnes âgées à domicile sont "mobilité et énergie", "mobilité et mémoire". Des résultats qui suggèrent à nouveau l’importance de la mobilité pour le maintien de la santé cognitive…

 

Les interventions visant à augmenter la mobilité sont multiples. Elles comprennent en particulier,

  • les programmes d’exercice adapté permettant de maintenir la force musculaire : accroître l'activité physique, peut en effet considérablement prévenir le déclin de la mobilité chez les personnes âgées (6).
  • la prise en charge des déficits sensoriels, tels qu'une mauvaise vision ou une mauvaise audition : la réhabilitation de ces facteurs connus de perte de mobilité permet de réduire le risque de chutes, d’incapacité, de perte de mobilité et de dépendance ;
  • un régime alimentaire équilibré participe aussi à la bonne santé musculaire et contribue à réduire le risque de sarcopénie ;

 

 

Mais pour promouvoir la mobilité, il ne suffit pas de lutter contre ces facteurs intrinsèques, il s’agit aussi de supprimer les obstacles environnementaux à l'accessibilité et à la mobilité, en particulier au domicile.

 

Promouvoir l'accessibilité au domicile : les études récentes montrent que les croyances vis-à-vis de l’âge affectent fortement la décision d'utiliser des aides à la mobilité, alors que leurs avantages sont unanimement perçus par les personnes âgées vivant à domicile (1). Parmi les bénéfices exprimés par les utilisateurs : la réduction du risque de chute, l'amélioration de la confiance en soi et la préservation de l'autonomie. Pourtant, toujours pour des raisons « d’attitude » et « d’image », l’utilisation d’aides à la mobilité comme des fauteuils roulants électriques ou des monte escalier de qualité reste encore réservée à un trop petit nombre de personnes âgées privilégiées. Les patients à domicile à mobilité réduite semblent sous-estimer la présence de leurs troubles de la mobilité, sont donc moins enclins à signaler une déficience fonctionnelle au médecin et donc à reconnaître qu’ils pourraient bénéficier de ces aides à la mobilité (7). Il reste donc un immense travail de conseil et d’éducation du patient, d'ailleurs souvent initié par les fabricants. En phase avec les preuves scientifiques croissantes du rôle clé de la mobilité dans le vieillissement en bonne santé, les industriels travaillent eux-aussi aux grandes avancées en matière d’accessibilité et d'aide à la mobilité.

 

Les experts en gérontologie (1) appellent donc à une plus grande sensibilisation et participation des médecins à cet encouragement à la mobilité, à une meilleure connaissance des aides existantes sur le marché. Il existe en effet aujourd'hui sur le marché des dispositifs abordables, sécures et visuellement attrayants pour les patients âgés. Enfin, si comme tout « traitement », ces aides à la mobilité doivent être adaptées au plus près aux besoins et au degré d’autonomie des séniors ou des personnes plus âgées, elles doivent, elles-aussi, rester accessibles au plus grand nombre.

Ainsi, pour prendre un exemple concret, le prix d’un monte-escalier, qui doit être configuré à la fois sur mesure pour le patient, en fonction des contraintes d’installation et des caractéristiques techniques souhaitées, peut aujourd’hui être, lui-aussi, adapté à tous les budgets.


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