NEURO: Chez le dentiste, les bruits font aussi peur que la douleur
Les soins dentaires font partie de ceux qui font le plus peur, mais pourquoi ? Sédatifs, anesthésies et Méopa, permettent aujourd’hui une prise en charge efficace de la douleur, mais reste à vaincre l’appréhension et la peur. Ces scientifiques japonais, des experts du sujet, expliquent, grâce à l’IRMf le processus neurologique qui pousse les patients à l’anxiété. Leurs dernières recherches, présentées à la Réunion annuelle Neuroscience 2013, identifient, en réaction à des stimuli auditifs typiques, une activité neuronale spécifique chez les patients effrayés.
Certes, il n'est pas possible de suivre des patients en situation réelle de soins dentaires, mais Hiroyuki Karibe, chercheur à l'Université dentaire de Tokyo et son équipe ont reconstitué, pour leur étude, l'ambiance sonore, un des facteurs d'anxiété supposé lors des soins dentaires. Leur étude a porté sur 21 femmes et 13 hommes, âgés de 14 à 49 ans, qui ont renseigné par questionnaire les émotions éprouvées chez le dentiste. L'activité cérébrale de chaque participant a ensuite été évaluée par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) en présence de bruits dentaires typiques. Les chercheurs constatent que les patients qui ont peur du bruit des dispositifs dentaires, comme celui de la fraise ou même de l'aspirateur à salive, mobilisent une zone différente de leur cerveau, normalement impliquée dans l'apprentissage et la mémoire, pour traiter ces informations sonores. Alors que le traitement auditif est localisé normalement dans la zone du gyrus temporal supérieur, d'autres zones, du cortex, sont activées chez les patients craintifs exposés à ces stimuli auditifs.
Une précédente étude de la même équipe, également par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) avait tenté de comprendre la relation entre la peur du dentiste et les stimuli auditifs et avait déjà suggéré que l'activation cérébrale accrue dans certaines zones du cortex (gyrus parahippocampique, gyrus cingulaire postérieur, et précunéus) pouvait être associée à la mémoire épisodique de précédents traitements dentaires.
Enfin, chez les enfants, les chercheurs ont également démontré, par analyse de biomarqueurs du stress, que des niveaux plus élevés d'anxiété lors des soins dentaires peuvent être liés à la peur du soin lui-même et au stress psychologique au cours de la consultation. Les mères aussi ont des niveaux plus élevés d'anxiété avant le traitement de leurs enfants. Cependant les chercheurs n'ont identifié aucun lien entre l'anxiété des mères et celle de leurs enfants !
Source:
Neuroscience 2013 via The Guardian “Society for Neuroscience annual meeting” Scared of the dentist? This is why, say neuroscientists
Cerebral activation associated with sounds of dental treatment: An fMRI study
Relationship between dental fear, anxiety, and stress response biomarker in pediatric dental patients and their mothers
(Visuel© Minerva Studio - Fotolia.com)
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