NEURO: La myéline moins omniprésente que la pensée
C’est une toute nouvelle « photographie » de la myéline qui vient d’être présentée par ces chercheurs de Harvard, une image qui met fin à une idée en neuroanatomie vieille de plus d’un siècle. Il s’agit de la myéline, cet isolant électrique qui isole chaque nerf, réputé comme essentiel à la transmission rapide de l'influx le long des axones des cellules nerveuses. Et bien certains neurones et parmi les plus complexes du système nerveux en auraient moins sur leurs axones, et certains axones n’en auraient que sous forme de séquence de segments, en pointillés. Interprétée ici comme une « invention » relativement récente au cours de l'évolution, la myéline qu’on pensait indispensable à la pensée, n'est pas aussi omniprésente qu’on ne le pensait.
Le Pr Paola Arlotta du Stem Cell Institute de Harvard (HSCI) en collaboration avec d'autres scientifiques d'Harvard rappelle que la perte de myéline ou La démyélinisation est caractéristique d'un certain nombre de maladies dévastatrices dont la sclérose en plaques et la schizophrénie. Loin de remettre en question le rôle essentiel de la myéline dans le cerveau et la pensée, son organisation dans le cerveau évolue avec l'augmentation de la diversité des neurones liée elle-même à une complexité croissante des informations à traiter.
Moins de myéline sur les neurones les plus complexes : La recherche montre en particulier, grâce à la microscopie électronique, que ce sont les neurones « les plus évolués », les plus complexes du système nerveux qui ont moins de myéline. La myéline est ainsi moins présente dans la partie supérieure du néocortex cérébral. Dans cette zone, observent les chercheurs, les neurones présentent un positionnement différent de la myéline le long de leurs axones, une myéline intermittente ou interrompue avec des segments de l'axone riches en myéline puis d'autres segments, décrits comme des nœuds, dépourvus de myéline.
De nouveaux schémas de pensée ? C'est une découverte qui soulève d'importantes questions sur la fonction réelle de la myéline et sur l'évolution de la transmission et de l'intégration de l'information dans le cerveau. Le fait que ce soient les neurones les plus évolués, ceux qui se sont le plus développés, et de façon spectaculaire, chez les humains, qui présentent ces nouveaux profils de myélinisation, suggère qu'ils sont associés au besoin et à l'émergence de comportements neuronaux plus complexes. Il reste à expliquer le rôle de ces « lacunes » intermittentes de myéline.
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