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NEURO: Pourquoi le lien social est aussi fondamental qu'un toit et de la nourriture

Actualité publiée il y a 11 années 1 mois 1 jour
UCLA

Cet ouvrage du neuroscientifique Matthew Lieberman de l’Université de Californie-Los Angeles, « Social: Why Our Brains Are Wired to Connect » explique pourquoi le lien social est devenu un besoin humain fondamental au même titre qu’un abri, de l’eau et de la nourriture. Ce n’est pas un simple constat mais le résultat de l’examen de plus de 1.000 études portant sur les transformations de notre cerveau au cours de 250 millions d’années d'évolution qui font, écrit l’auteur, qu’aujourd'hui nous ne sommes pas seulement plus connectés mais « plus dépendants du monde social ».

« Être socialement connecté est la grande passion de notre cerveau », écrit le Pr Lieberman, l'un des fondateurs des neurosciences cognitives sociales, une discipline qui analyse comment les fonctions cérébrales sous-tendent nos comportements sociaux. Il exerce comme professeur de psychologie à l'UCLA et professeur de psychiatrie et des sciences comportementales à l'Institut Semel de l'UCLA de Neuroscience. Il explique ici que notre prédisposition sociale peut expliquer notre besoin actuel d'utiliser autant les médias sociaux ou de nous intéresser autant aux interactions sociales des autres à travers les « séries » ou les émissions de télé-réalité. Ainsi, selon sa théorie, Facebook et autres réseaux sociaux répondraient aujourd'hui à un besoin humain fondamental et ce besoin de lien social serait inscrit dans notre système d'exploitation pour des dizaines de millions d'années.


Un nombre croissant de recherches montrent la nécessité de la relation sociale pour la santé, physique comme psychologique. Cet ouvrage a passé en revue plus de 1000 études qui aboutissent à la conclusion que l'Homme est devenu, au fil du temps, de plus en plus socialement connecté au point d'être devenu dépendant du lien social. « Les mammifères sont socialement plus connectés que les reptiles, les primates plus que les autres mammifères et les humains plus que les primates. Le lien social est devenu essentiel à notre survie. L'évolution a induit que la meilleure façon de nous rendre plus efficace consiste à nous rendre plus social ». Ces conclusions sont également issues des recherches menées par l'équipe de l'auteur par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) montrant que les mécanismes neuronaux font de nous des êtres profondément sociaux. Les expériences de rejet social ou de perte sociale entraînent de la douleur « dans le cerveau ». La transmission des idées à l'autre est une des conditions des changements sociétaux.

Des conséquences pour l'organisation de notre société : L'auteur indique que nos institutions, comme les établissements de santé par exemple, plus structurées en fonction de notre nature sociale et fonctionnant avec plus de lien social, seraient plus efficientes. Notre système éducatif, écrit-il devrait être guidé par les principes du cerveau social. Concrètement, cela signifie que l'enseignement pourrait être considérablement amélioré par l'exploitation du potentiel social du cerveau. En histoire par exemple, s'attacher plus aux grands personnages à leurs pensées et leurs motivations serait plus efficace que de les dénuer de tout caractère social et de les ramener juste à une période de l'histoire. « Trop souvent, nous enlevons ce qui rend l'information mémorable et nous insistons sur la chronologie en laissant de côté les motivations de l'homme ».

De même, une information est mieux mémorisée lorsqu'elle est partagée « socialement ». Pour certaines matières, l'auteur suggère des profs plus jeunes et des méthodes d'enseignement plus interactives.

Des conclusions valables aussi pour l'économie et les affaires : En comprenant mieux les motivations sociales de la population, les entreprises, certes ouvriraient de nouveaux marchés, mais, au-delà, en optimisant le lien social à l'intérieur de l'entreprise « activeraient » le système de récompense du cerveau de manière aussi efficace qu'avec une incitation financière. Une étude montre, sur 60.000 dirigeants que moins de 5% d'entre eux ont mis en place la « socialisation » dans l'entreprise.

Sources: UCLA Book explains why social connection is as important as food and shelter

Crown Publishers Social: Why Our Brains Are Wired to Connect

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