NEURO: Une petite impulsion électrique pour garder son self-control?
Eviter de faire ou de dire la mauvaise chose au mauvais moment, grâce à un dispositif électrique sera peut-être possible un jour. Ces neuroscientifiques de l’Université du Texas sont parvenus, par la stimulation électrique du cerveau, à améliorer, chez des participants, la maîtrise de soi. Leurs conclusions, présentées dans le Journal of Neuroscience, font la preuve du concept, à ce stade très expérimental, qu’il est possible de renforcer cette fonction dans le cortex préfrontal, sans perturber l'activité cérébrale normale.
Le Dr Nitin Tandon, neurochirurgien à l'UTHealth et son équipe ont demandé à 4 participants volontaires souffrant d'épilepsie, d'effectuer une tâche comportementale simple qui nécessitait un ralentissement de l'action (inhibition) dans le cerveau. Les chercheurs ont pu ainsi identifier le site exact de cette fonction dans la région préfrontale du cerveau de chaque participant. Ensuite, ils ont augmenté l'activité dans cette zone du cerveau en utilisant une stimulation par de brèves charges électriques imperceptibles. Dans l'expérience, un ordinateur stimulait, via des électrodes implantées directement à ​​la surface du cerveau, le site concerné du cortex préfrontal exactement au moment où le « freinage » s'avérait nécessaire. L'expérience se déroulait en double aveugle, ni les participants, ni les scientifiques ne savaient si les impulsions électriques étaient réellement administrées.
Cette stimulation électrique ciblée entraîne une augmentation de de l'inhibition, et donc contribue à renforcer la maîtrise de soi chez chaque participant, constatent les chercheurs. C'est, précisément, un circuit dans le cerveau qui inhibe ou va freiner la réponse, qui vient d'être identifié, puis optimisé par stimulation électrique. La méthode est nouvelle en ce qu'elle semble renforcer le fonctionnement du cortex préfrontal, sans perturber l'activité cérébrale normale.
Bientôt, une technique de self-contrôle au quotidien ? Ce n'est pas encore pour demain. Si la technique pourra, peut-être, dans un premier temps, être adaptée pour traiter le TDAH (Trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité), le syndrome de Gilles de la Tourette ou d'autres troubles graves ou TOC caractérisés par un manque sévère de maîtrise de soi, le développement d'un dispositif d'autocontrôle au quotidien n'est pas encore pour demain. Car la stimulation électrique directe, telle qu'utilisée dans l'expérience n'est pas encore une option réaliste, en particulier parce qu'en l'état, elle nécessite une intervention chirurgicale invasive (ici de fait, pour traiter l'épilepsie).
Source: The Journal of Neuroscience 2013 doi: 10.1523/JNEUROSCI.3468-13.2013 Chronometric Electrical Stimulation of Right Inferior Frontal Cortex Increases Motor Braking
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