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NEUROLEPTIQUES et Alzheimer: Une prescription trop exclusivement symptomatique

Actualité publiée il y a 12 années 2 mois 1 semaine
BMC Psychiatry
Les antipsychotiques ou neuroleptiques sont utilisés trop largement chez les personnes atteintes de différents types de démence

Conçus à l'origine pour traiter les personnes souffrant de graves troubles mentaux chroniques, comme la schizophrénie, les antipsychotiques ou neuroleptiques sont utilisés trop largement pour les personnes atteintes de différents types de démence, en particulier pour soulager certains symptômes, comme l'agressivité. Ainsi, les patients atteints de la maladie d’Alzheimer sont tout particulièrement exposés aux psychotropes et, en particulier aux neuroleptiques. Si le recours aux neuroleptiques ne peut pas être évité face à certains troubles du comportement, leur sur-prescription est préoccupante car, au-delà de nombreux effets secondaires, leur utilisation à long terme augmente le risque de maladies mortelles comme les accidents vasculaires cérébraux. Point avec cette étude publiée dans la revue Biomed Central Psychiatry.

 

Ces pharmaciens du Département Pharmacie de l'Aston University (Birmingham) ont évalué le nombre de personnes atteintes de démence dans un groupe d'établissements de soins primaires puis évalué combien avaient été traités par antipsychotiques. L'analyse a ainsi porté sur une population de 256.700 personnes, dont 51.500 avaient atteint l'âge de 60 ans. Courant 2011, les chercheurs ont pu identifier les cas confirmés de la démence. - 1051 personnes ont été diagnostiquées avec une démence, - 462 ont été placées en établissement et 589 ont continué à vivre à leur domicile. - 15% des 1.051 personnes atteintes de démence identifiées dans leur échantillon, s'avèrent avoir reçu une prescription de ces médicaments au cours de l'année 2011. - Sur ces 161 patients ayant reçu de faibles doses antipsychotiques, o près des trois quarts ont été placés en institution, o plus de la moitié ont bénéficié d'un suivi en santé mentale.

27% des traitements excessifs ou injustifiés : Le chiffre de 15% est très élevé par rapport à l'incidence des indications justifiant la prescription de cette classe thérapeutique, soit 6,8%, suggérant une prescription excessive et problématique de neuroleptiques. Si l'étude n'a pas évalué si la prescription d'antipsychotiques est à la hausse et ni ses effets sur la mortalité, elle suppose, et bien, qu'avec le vieillissement de la population, l'incidence des démences sera à la hausse. Or, en plus des troubles de la fonction cognitive, de nombreuses personnes atteintes de démence souffrent également de symptômes comportementaux et psychologiques, comme la colère, l'agitation et les troubles émotionnels, les cris, l'insomnie, la déambulation, les hallucinations, voire l'agressivité, des symptômes fréquemment traités par antipsychotiques. Lorsque les auteurs pharmaciens ont réévalué les patients non suivi en Santé mentale, pour apprécier la pertinence de leur traitement, dans 61% des cas, ce réexamen a conduit à la réduction de la dose ou le retrait des antipsychotiques soit, pour au total, 27% de toutes les personnes recevant des antipsychotiques.

 

Cette recherche, certes britannique, apporte un aperçu sur la prescription de faibles doses de neuroleptiques chez les personnes atteintes de démence et, même si elle n'en a pas évalué les effets secondaire, alerte sur la sur-prescription de ces traitements, en particulier en cas de prescriptions répétées.

 

 


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