Nos ADOS, entre bonne santé et mal-être
Faut-il s’inquiéter pour la santé de nos ados ? Ou de leur bien-être et leur qualité de vie dans la société ? Car si l’étude couvre la perception des élèves de 11 à 15 ans de leur santé, ce sont des facteurs de risque d’ordre psychosocial qui émergent ici comme des troubles du sommeil, une expérimentation plus précoce du tabac de l’alcool et autres substances, des plaintes somatiques ou anxio-dépressives. Certes les habitudes alimentaires s’améliorent, mais de plus en plus souvent dans un objectif de meilleure image de soi. Ces nouveaux résultats, pour la France, de l’enquête HBSC (Health Behaviour in School-aged Children) menée sous l’égide de l’OMS, laissent une impression de mal-être plutôt que de mauvaise santé.
En septembre 2009, l'étude HBSC livrait ses résultats sur le sommeil des jeunes, dévoilant un manque chronique de sommeil pour un quart des jeunes de 15 ans. En 2010, 5ème participation pour la France, l'enquête sur 14.000 élèves environ livrait ses premiers résultats sur les « addictions » des jeunes, montrant une initiation de plus en plus jeune à l'alcool, au tabac mais aussi au cannabis et l'expérimentation des premières ivresses par près de 6% des ados de 11 ans. En mai dernier, l'OMS publiait son analyse internationale soulignant outre d'importantes inégalités de santé d'un pays à l'autre, un déclin de la santé mentale chez les jeunes, surtout chez les filles, avec une satisfaction de vivre qui diminue entre 11 et 15 ans et jusqu'à 15 %, dans certains pays. Egalement, des comportements à risque qui se développent aussi avec l'âge, comme le tabagisme qui progresse de 17%, en moyenne entre 11 et 15 ans, le début de l'activité sexuelle de plus en plus précoce, un facteur de santé sexuelle médiocre à l'âge adulte ou le déséquilibre dans l'alimentation des jeunes étaient également déjà soulignés. Autant de facteurs de mal-être que de comorbidités.
Selon ces nouvelles conclusions 2010, si 88% des collégiens estiment avoir une « bonne » ou « excellente » santé,
· les plaintes somatiques ou anxio-dépressives sont relativement fréquentes et, les collégiens se plaignent au minimum une fois par semaine de difficultés d'endormissement (31,5 %), d'irritabilité (22,5 %), de nervosité (21 %) et de déprime (15 %). La France fait ainsi partie des pays où ces taux sont les plus élevés, avec, néanmoins, une fréquence des symptômes stable depuis 2006.
· La privation sévère de sommeil avec des nuits de 7 heures ou moins de sommeil touche 21 % des élèves de troisième et certains déclarent des troubles d'endormissement aux conséquences similaires, fatigue, irritabilité, difficultés de concentration.
· Enfin, une sédentarité renforcée et, à nouveau l'insuffisance de sommeil sont les conséquences de l'importance des TIC, confirmée- si nécessaire- dans la vie des collégiens. Du coup, la pratique de l'activité physique quotidienne est plus faible.
· En revanche, les pratiques nutritionnelles sont plutôt « en amélioration » avec 40% des jeunes qui consomment quotidiennement des fruits et des légumes. 11 % de nos ados sont en surpoids, un taux parmi les plus faibles en Europe.
On retiendra donc des facteurs de risque tout autant psychologiques que physiologiques.
Source: INPES Dossier Enquête Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) (Visuel © mma23 - Fotolia.com)
Lire aussi sur l'Etude HBSC : ADOS, pas tous égaux devant la Santé
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SOMMEIL: A 15 ans, les ados doivent mieux gérer leur sommeil
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