NUTRITION: Des chercheurs parviennent à supprimer la sensation de goût amer
Cela pourrait paraître anecdotique, mais cette découverte pourrait contribuer à une meilleure observance des traitements, lorsqu’ils sont difficiles à avaler. Bien qu’un peu d’amertume puisse parfois être souhaitable dans le goût du café ou du chocolat par exemple, cette découverte pourra aussi permettre d’éviter le rejet de certains aliments, bons pour la santé, en particulier par les enfants. Ces scientifiques du Monell Center and Integral Molecular décrivent ce nouveau composé qui inhibe l'amertume en agissant directement sur un sous-ensemble des récepteurs du goût, dans la revue PloS one.
"Le goût amer est un frein majeur dans la prise des médicaments pédiatriques mais aussi pour une bonne nutrition» rappelle en préambule l'auteur principal, le Pr. Monell Paul Breslin, biologiste. L'amertume est détectée par une famille d'environ 25 récepteurs différents du goût appelés TAS2R. Ensemble, les TAS2R signalent un large éventail de composés structurellement différents, dont beaucoup se retrouvent dans la nature et peuvent être toxiques.
Cette découverte des inhibiteurs de l'amertume aidera les scientifiques à comprendre les mécanismes de signalisation de ces récepteurs et à promouvoir la conception de nouveaux inhibiteurs efficaces. Le Monell Center and Integral Molecular collabore à un projet de grande envergure pour comprendre la structure et la fonction des TAS2R. Lors d'une découverte fortuite, les chercheurs ont constaté que le probénécide est un inhibiteur d'un sous-ensemble de récepteurs du goût amer. Le probénécide est approuvé, comme diurétique, par la FDA en traitement de la goutte. Cette série d'études in vitro a révélé que le probénécide se lie aux récepteurs pour moduler leur capacité à interagir avec la molécule amère.
Comprendre la modulation de la fonction des récepteurs de l'amertume peut également avoir des implications au niveau des systèmes respiratoire et gastro-intestinal, les récepteurs du goût amer étant aussi exprimés dans le nez, les poumons et les intestins.