NUTRITION : Impliquée dans le syndrome de stress post-traumatique ?
Cette étude originale de l’Université de Toronto s’est penchée sur les différents facteurs possibles associés au trouble de stress post-traumatique (SSPT). Cette recherche aboutit à un certain nombre de découvertes qui relient la nutrition au SSPT. Parmi ces facteurs figure la consommation quotidienne de fibres ? Un résultat d’association, finalement pas si surprenant, documenté dans la revue Social Psychiatry and Psychiatric Epidemiology. Une nouvelle illustration de l’axe intestin-cerveau.
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« Des apports élevés de fibres alimentaires pourraient avoir un effet protecteur sur la santé mentale », commente l’auteur principal, Karen Davison, directrice de recherche en informatique nutritionnelle et professeur de sciences de la santé à la Kwantlen Polytechnic University. L’auteur évoque également l’axe intestin-cerveau : « Cela peut être lié à l’axe intestin-cerveau et lié à l’action des acides gras à chaîne courte (AGCC), qui sont des sous-produits métaboliques de la fermentation bactérienne produite par les microbes dans l'intestin humain ».
Le rôle bénéfique des acides gras à chaîne courte sur la santé mentale
Il s’agit ici de l’analyse des données de la Canadian Longitudinal Study on Aging, qui suit 27.211 participants âgés de 45 à 85 ans, dont 1.323 souffraient de SSPT au moment de l’analyse.
Des facteurs nutritionnels ? « Produites à partir de fibres fermentées dans le côlon, les molécules d’AGCC peuvent communiquer avec les cellules et affecter le fonctionnement du cerveau », expliquent les chercheurs. Cependant d’autres facteurs liés à l'alimentation semblent intervenir ou du moins paraissent associés au SSPT, comme la consommation quotidienne de pâtisseries, de légumineuses et de noix ou de chocolat. Ainsi, une consommation accrue de légumineuses et de noix s’avère de manière surprenante associée à un risque accru de SSPT.
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Des facteurs socio-démographiques ? L'étude révèle également des associations entre le SSPT et des facteurs tels que la pauvreté, le sexe, l'âge, les antécédents d'immigration, l'origine ethnique, l'état matrimonial et la santé physique. La pauvreté en particulier s’avère fortement associée au SSPT : un participant sur 7 dont le revenu du ménage est inférieur à 20 000 $ par an souffre ainsi de SSPT. Les chercheurs font l'hypothèse d'une relation bilatérale entre pauvreté et SSPT. Enfin, la prévalence du SSPT est très élevée au sein des minorités et des communautés immigrées (7,5%), soit plus du double qu’en population générale.
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Les femmes « encaissent » une prévalence pratiquement double du SSPT par rapport aux hommes (6,9% vs 3,9%). Et les personnes seules, veuves ou divorcées apparaissent également plus vulnérables, soit 2 fois plus susceptibles de souffrir de SSPT. Enfin, la prévalence du SSPT est plus élevée chez les 45 à 54 ans (6,4%) et plus faible chez les 75 ans et plus (3,1%).
Le SSPT plus courant chez les hommes au début de la quarantaine et chez les femmes au début de la cinquantaine.
Les résultats de santé sont également significativement associés à la prévalence du SSPT : celle-ci est plus élevée chez les personnes ayant 2 problèmes de santé et plus, qui souffrent de douleur chronique ou qui ont des antécédents de tabagisme. Ces données confirment les conclusions de précédentes études qui suggéraient un risque accru de maladie cardiovasculaire, métabolique et musculosquelettique chez les personnes atteintes de SSPT.
Ces associations ou liens peuvent être dus à des altérations de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (axe HPA), à une inflammation du système nerveux sympathique ou à des comportements de santé qui augmentent le risque de mauvaise santé physique, précisent les auteurs.
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Ces données vont également contribuer, en cette période de pandémie caractérisée par une vulnérabilité aiguë des populations au SSPT, à mieux cibler les interventions de soutien en santé mentale.
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