NUTRITION INFANTILE: Les produits allégés, c'est pas bon pour les bébés
Il ne faut pas restreindre les lipides chez les très jeunes enfants chez qui les apports en lipides doivent représenter 50% des apports quotidiens à 6 mois, puis décroître jusqu’à 35 % à l’âge de deux ans. Il convient donc juste de diminuer progressivement les apports en graisses de manière à les adapter aux besoins de chaque âge de la vie. C’est la recommandation de Marie Françoise Rolland-Cachera, chercheur à l’Inserm et la conclusion de son étude publiée dans l’édition du 13 novembre de l’International Journal of Obesity. Car la restriction des graisses avant l’âge de 2 ans augmente le risque de développer un surpoids, plus tard dans la vie. Donc pas de produits allégés pour les bébés.
A l'âge adulte ou même à l'enfance, un régime alimentaire trop riche en lipides est associé à un risque accru d'obésité ou de diabète de type 2. Mais, durant la petite enfance, restreindre l'apport de lipides est, a contrario associé à un risque accru de surpoids à l'âge adulte.
L'équipe de Marie Françoise Rolland-Cachera a suivi jusqu'à l'âge adulte la cohorte d'enfants ELANCE (Etude Longitudinale Alimentation Nutrition Croissance des Enfants) en relevant leurs apports nutritionnels aux âges de 10 mois et 2 ans, puis tous les 2 ans jusqu'à 20 ans. Après ajustement avec les facteurs de confusion, comme la catégorie socio-professionnelle, le poids de la mère, l'allaitement maternel… les chercheurs constatent des associations significatives entre l'alimentation des participants au début de leur vie et le résultat de plusieurs mesures à l'âge de 20 ans : · Une augmentation de 100 kcal de l'apport énergétique à l'âge de 2 ans est associée à une augmentation de l'épaisseur du pli cutané sous-scapulaire (SS) à 20 ans (β = 6,4%, IC : 95% de 2.53 à 10.30, P = 0,002) · Une augmentation de 100 kcal de l'apport énergétique à l'âge de 2 ans est associée à une augmentation de la masse graisseuse à 20 ans (0,50 kg, de 0,06 à 0.95) à 20 ans. · Une augmentation de 1% de l'apport calorique en lipides à 2 ans est, en revanche associée à une réduction de l'épaisseur du pli cutané sous-scapulaire à 20 ans (β = -2,3% de -4,41 à -0,18) ainsi qu'à à une réduction de la masse graisseuse à 20 ans (0,50 kg, de 0,06 à 0.95) à 20 ans et à une plus faible concentration sérique de leptine (-0,21 μg l−1, de -0,39 à -0,03). Ainsi, les indicateurs d'obésité que sont le pli sous-cutané sous-scapulaire, la masse grasse et le taux de leptine, sont donc plus élevés avec de faibles apports en lipides au début de la vie. Des résultats logiques pour les chercheurs, alors que la petite enfance est une période d'adaptation
de l'organisme. L'épidémie d'obésité qui entraîne, sur idée reçue, une baisse des apports en lipides chez l'enfant, entraîne elle-même un surcroît d'obésité à l'âge adulte… Limiter les produits allégés chez les enfants, recommandent les chercheurs, qui estiment à 36 % à l'âge de 10 mois et à 67% à l'âge de 2 ans, la proportion des enfants consommant des produits demi-écrémés. Les apports en lipides devraient représenter 50% des apports quotidiens chez les enfants jusqu'à 6 mois, puis décroître jusqu'à 35 % à l'âge de deux ans. Sources: Communiqué Inserm et International Journal of Obesity online 13 November 2012. doi: 10.1038/ijo.2012.185 Association of nutrition in early life with body fat and serum leptin at adult age. Lire aussi: GROSSESSE: Une alimentation inadaptée prédispose au diabète le bébé – Accéder au Dossier de Santé log Diversification alimentaire du jeune enfant- Pour y accéder, vous devez être inscrit et vous identifier
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