OBÉSITÉ et CANCER du SEIN : Comment les précurseurs d'acides gras favorisent les métastases
Parmi les 16 types différents de cancer confirmés comme liés à l'obésité, le cancer du sein. Cette étude du Helmholtz Zentrum München décrypte, dans la revue Cell Metabolism, une nouvelle voie par laquelle l'obésité conduit au cancer : le tissu adipeux inhibe une enzyme clé ce qui déclenche l'expression de gènes "pro-métastases" qui impacte le métabolisme des cellules cancéreuses du sein et les rend plus agressives. Ces scientifiques parviennent à stopper ce mécanisme avec un traitement par anticorps.
On sait maintenant que le tissu adipeux, ou la graisse, peut influencer le développement du cancer de multiples manières : l'obésité augmente le risque d'inflammation, associée au cancer, affecte le métabolisme des cellules cancéreuses et la clairance immunitaire, ce qui peut également contribuer à la croissance et à la propagation des tumeurs. Or la prévalence de l’obésité ne fait qu’augmenter, entraînant avec elle un cortège de comorbidités dont les maladies cardiovasculaires mais aussi les cancers et leurs métastases.
Une enzyme de la synthèse des acides gras altérée en cas d’obésité : en élucidant ce mécanisme encore inconnu et qui rend le cancer du sein plus agressif, les scientifiques mettent le doigt sur une enzyme clé, ACC1 qui joue un rôle central dans la synthèse des acides gras. Cependant, chez les sujets sévèrement en surpoids, sa fonction est altérée par des niveaux plus élevés de cytokines.
Comment les précurseurs d'acides gras favorisent les métastases : les scientifiques démontrent que l'inhibition de ACC1 conduit à l'accumulation d’acétyl-CoA, un précurseur d'acide gras qui actionnant certains « interrupteurs » génétiques, activent ces gènes spécifiques qui augmentent à leur tour la capacité des cellules cancéreuses à métastaser. Ici, les scientifiques montrent sur des biopsies de cancer du sein métastasé, que l’activité de ACC1 est significativement réduite. Et lorsqu’ils bloquent cette voie de signalisation déclenchée ce précurseur d’acide gras avec un anticorps dirigé contre le récepteur de la leptine, ils parviennent à ralentir la propagation des tumeurs du cancer du sein sur un modèle animal expérimental.
L’idée est donc de parvenir à bloquer ces voies de signalisation et désactiver les gènes liés aux métastases pour développer de nouvelles options thérapeutiques permettant de réduire l’agressivité du cancer et la formation de métastases et mieux préparer l'ablation chirurgicale de la tumeur.
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