OBÉSITÉ et DIABÈTE portent aussi sur le cerveau de l'ado
Même chez les jeunes, le surpoids ou l’obésité a un impact important sur le cerveau. Cette étude menée par des chercheurs de l'Université de New York et soutenue par les le National Institutes of Health (NIH), révèle pour la première fois que le syndrome métabolique (SM) est associé à une déficience cognitive chez les adolescents et à une moindre performance scolaire. Ces conclusions, publiées dans l’édition du 3 septembre de la revue Pediatrics, appellent les pédiatres à en tenir compte lors de traitements précoces de l'obésité infantile et à utiliser l’argument, auprès des parents, pour qu’ils s'impliquent davantage dans le changement de mode de vie de l’enfant.
Avec l'augmentation de la prévalence de l'obésité infantile, celle du syndrome métabolique avec ses manifestations (au moins 3), dont, l'obésité abdominale, un faible taux de cholestérol HDL (bon cholestérol), de triglycérides, l'hypertension artérielle et la résistance à l'insuline. Le Dr Antonio Convit, professeur de psychiatrie et de médecine de la NYU School of Medicine et ses collègues avaient déjà montré le lien entre le syndrome métabolique et des troubles neurocognitifs chez les adultes, mais cette association pouvait être considérée comme un effet à long terme d'une faiblesse du métabolisme.
Ici, l'équipe met en évidence des déficiences cérébrales « bien pires » chez les adolescents atteints de syndrome métabolique, encore exempts de troubles vasculaires et avec une antériorité moindre –que les adultes - de dysfonctionnement métabolique. Jusqu'à présent, il y avait très peu d'informations sur le effets sur le cerveau de l'obésité et du syndrome métabolique et avant l'apparition du diabète, chez les enfants. Les chercheurs ont comparé 49 adolescents atteints de syndrome métabolique à 62 adolescents sans le syndrome, mais dont 40% étaient tout de même considérés comme en surpoids ou obèses. Les facteurs tels que l'âge, le statut socioéconomique, le niveau scolaire, le sexe et l'origine ethnique ou encore l'accès à des soins de qualité ont été pris en compte. Les participants ont subi des examens, dont analyse des perturbations globales du métabolisme, IRM et tests neuropsychologiques.
Syndrome métabolique, moindre performance scolaire : Les chercheurs constatent que les adolescents à syndrome métabolique obtiennent des scores plus faibles aux tests de mathématiques et d'orthographe, ont une capacité d'attention et une agilité mentale réduites. Ils identifient également des différences dans la structure et le volume du cerveau, dont un volume réduit de l'hippocampe-une région impliquée dans l'apprentissage et le rappel des informations nouvelles-, une augmentation du liquide céphalo-rachidien du cerveau et une réduction de l'intégrité de la matière blanche dans le cerveau. Plus le syndrome métabolique est caractérisé, plus l'effet sur le cerveau l'est aussi. Le Dr Convit ajoute : «Les enfants atteints de syndrome métabolique ont besoin de plus de temps pour effectuer les différentes tâches, ne lisent pas aussi bien et obtiennent des scores plus faibles en mathématiques. Des résultats qui indiquent que les enfants avec syndrome métabolique réussissent moins bien sur des critères classiques de performance scolaire ».
Seules quelques années de troubles du métabolisme peuvent entraîner des complications cérébrales, suggèrent les chercheurs qui ajoutent que cet impact négatif pourrait même être utilisé par les pédiatres comme un puissant facteur de motivation pour inciter les familles à s'impliquer davantage dans le changement de mode de vie de l'enfant. « Les pédiatres doivent prendre conscience de ces effets, alors que l'obésité chez les enfants atteint des sommets. « Le message à retenir est que, même chez les jeunes, le surpoids ou l'obésité a déjà un impact négatif sur le cerveau».
Source: Pediatrics 2012-0324 ahead of print September 3, 2012, doi:10.1542/peds.2012-0324 Obesity and Metabolic Syndrome and Functional and Structural Brain Impairments in Adolescence (Visuel © JPC-PROD - Fotolia.com)
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