OBÉSITÉ : Et si les gènes n’avaient pas grand-chose à voir ?
Les gènes ne sont pas à blâmer, du moins il n’existe aucune preuve de leur influence significative sur la prise alimentaire et le risque de surpoids ou d’obésité, conclut cette revue et analyse systématique menée par une équipe de l’Université technique de Munich (TUM). Certes des gènes ont été identifiés pour leur influence sur la faim et la satiété, tels que FTO associé à une moindre prise alimentaire et MC4R associé à une augmentation de l'apport énergétique, mais leur impact reste, selon cette analyse, très modeste en regard des facteurs de mode de vie. Une analyse présentée dans la revue Advances in Nutrition qui encourage à nouveau « à ne pas baisser les bras ».
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En 2013, une étude publiée dans Nature Genetics révélait 4 nouveaux gènes associés à l'obésité infantile sévère chez l'Enfant. Elle rappelait le gène FTO déjà documenté comme associé à l'IMC et permettait de mieux comprendre comment les variants, autour de gènes spécifiques sont impliqués dans l’obésité sévère de l'enfant. 4 nouveaux gènes associés à l'obésité infantile grave (LEPR, PRKCH, PACS1 and RMST) et des variations à l'intérieur ou à proximité de deux de ces « nouveaux » gènes, PRKCH et RMST étaient documentés alors comme liés à des formes sévères d'obésité à début précoce. Mais d’autres études ont abouti à des résultats contradictoire, montrant que même avec le mauvais gène, le surpoids et l’obésité ne sont pas une fatalité. Et, au jeu des responsabilités, les facteurs de mode de vie semblent rester prépondérant, et l'exercice physique bat certainement la génétique pour expliquer l’adiposité ou la quantité de graisse corporelle. Alors, qu’en dépit des campagnes sur l’importance d’un mode de vie et d’un régime alimentaire sains pour le maintien d’un poids de santé, les recommandations diététiques individualisées basées sur l'information génétique foisonnent. Cette équipe allemande qui a mené l’analyse systématique des données scientifiques existantes, aboutit à une conclusion sans appel : il n'existe aucune preuve claire de l'effet des facteurs génétiques sur la consommation de calories totales, de glucides et de graisses. Selon l'état actuel des connaissances, l'opportunité de recommandations diététiques basée sur les gènes n'a pas encore été démontrée.
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Le débat est d’importance car le surpoids et l'obésité sont très probablement le tout premier problème de santé mondial. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 39% des adultes des pays de l'UE sont en surpoids. Une conséquence indiscutable de notre mode de vie moderne qui se caractérise par une faible activité physique (sédentarité) et des aliments trop riches en calories (régime occidental). L’idée n’est pas de nier totalement l’influence des facteurs génétiques dans la survenue de l'obésité. A ce jour, une centaine de gènes (ou loci) ont été identifiés comme liés à l'indice de masse corporelle (IMC). Cependant, le fonctionnement de ces gènes ainsi que les mécanismes biologiques sous-jacents restent encore très peu connus. L'étude de la relation entre les facteurs génétiques et la nutrition peut et devra permettre de déterminer si les gènes liés à l'IMC jouent vraiment un rôle dans la nutrition, cependant, à ce jour, la relation n’est pas démontrée.
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Un état actuel des connaissances encore trop limité : ici, l'équipe TUM relève plus de 10.000 articles scientifiques sur le sujet et sélectionne 39 études portant sur la relation entre facteurs génétiques et consommation totale d'énergie, de glucides ou de graisses. Cependant cette méta-analyse n’apporte pas « une image uniforme : il n'y a que des preuves limitées de la relation entre le gène FTO et la faible consommation d'énergie ainsi que de la relation entre le gène MC4R et l'augmentation de l'apport énergétique », concluent les chercheurs. Par conséquent, à ce jour, il n'existe aucune indication que certains facteurs génétiques puissent influer sur l'apport total de calories, de glucides et de matières grasses. C’est donc non à une négation de la relation, mais à un état actuel des connaissances encore trop limité qu’aboutissent les chercheurs.
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Les recommandations nutritionnelles individuelles basées sur l'information génétique sont donc à « laisser de côté », dans l’attente de preuves éventuelles, en particulier pour la gestion du poids personnalisée, expliquent les chercheurs qui rappellent, en passant, que les associations d'experts sont également d'accord avec cette position.
Il faudra encore mener des études humaines avec phénotypage détaillé donc basées sur une analyse génétique préliminaire des participants pour identifier les éventuelles interactions entre les facteurs génétiques et le régime alimentaire sur le poids corporel.
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